Le
moulin du « Champ de la truie » à Nalliers (85)
Une
restauration exemplaire conduite par l’Association de Sauvegarde du Moulin de
Nalliers (ASMN)
Extrait d’un article de 2 pages, avec photos, par Dany
Boidé, Président de l'ASMN de Nalliers
Le
village de Nalliers, en Sud-Vendée,
est situé sur la départementale 949. Cette route longe l’ancien Golfe des Pictons devenu, au cours des siècles et grâce à
l’action acharnée des hommes, le
Marais Poitevin. De Niort aux
Sables d’Olonne plusieurs centaines de moulins avaient été érigés
profitant des vents océaniques favorables et permettant de moudre les céréales
abondantes de la plaine calcaire voisine.
Le
moulin du « Champ de la truie » fut le dernier construit (1807-1811)
des 12 moulins que comptait alors la commune de Nalliers. Il fonctionna
jusqu’en 1930 et fut utilisé comme poste de surveillance par les soldats
allemands durant la Seconde Guerre mondiale lui évitant la destruction que
subirent ses 11 congénères. Recouvert de tôles, il fut maintenu hors d’eau
jusqu’à la tempête de décembre 1999. Arrivés tout droit de Bruxelles, Guy
Vander Geeten et Anne Renotte l’achètent en 2002.
L’ASMN,
créée en 2004, tente vainement de trouver des mécènes intéressés par la
restauration du moulin. A l’automne 2006, le moulin prend l’eau, la toiture
est ruinée, la tour, fissurée, est endommagée dans sa partie haute (photo).
Les bénévoles retraités de l’ASMN décident d’entreprendre la
restauration eux-mêmes et d’organiser des chantiers de jeunes bénévoles au
cours de l’été suivant. En décembre
2006 est signé un bail emphytéotique de 99 ans avec les propriétaires et en
mai 2007 est signée une convention avec la Fondation du patrimoine, grâce au
soutien de l’AVAM. Nous sommes maintenant autorisés à recevoir des dons, en
espèces ou en nature, de la part de particuliers ou d’entreprises.
Juillet
2007 : Premier chantier de jeunes Européens : Les
jeunes Nalliézais accueillent leurs amis Allemands, Estoniens et Finlandais.
Pavage du sol et enduit des murs intérieurs du rez-de-chaussée, restauration
de l’escalier et du haut de la tour avec reprise des parements et ceinture de
béton armé au sommet.
Août
2007 : De nouveaux bénévoles apportent leur concours aux
retraités : Les parements extérieurs sont repris et rejointoyés au mortier de
chaux. L’achat et le sciage de 30 fûts de chênes assurent la matière première
nécessaire à la réalisation de la charpente du moulin. L’abattage de
quelques chênes et peupliers du marais permettra de répondre aux besoins
annexes : chevrons, volige, planchers et ouvertures.
Hiver
2009-2010 :
La charpente neuve est préparée et assemblée sous le préau de l’ancienne
école maternelle.
Un outillage sommaire : tronçonneuse, scie circulaire, rabot, mais une volonté inébranlable !
Février
Mars 2010 : L’arbre moteur est équarri, les perches de châtaigner destinées
aux bardeaux abattues.
Avril
2010 : La
charpente, dont les éléments ont été repérés, est démontée et remontée
sur le site, puis recouverte de voliges de peuplier (2 couches de 8 mm croisées
posées en fougère)
Mai
2010 : Les
perches de châtaigner sont débitées en rondins de 33 cm, fendues en lames de
15 mm d’épaisseur, délignées puis amincies pour fabriquer les 7 200
bardeaux nécessaires pour la couverture.
Juillet
2010 :
Nouveau chantier : Jeunes Catalans et Roumains posent les clôtures et les
premiers bardeaux.
Hiver
2010-2011 : Les
ailes en Douglas sont débitées. Les bardeaux sont posés. L’arbre moteur est
« usiné ».
Mars
2011 : Les
ailes mortaisées reçoivent leurs barreaux. La girouette du « Champ de la
truie » est préparée. En avril l’arbre
moteur est positionné sur son marbre. Le chemin dormant est scellé au sommet
de la tour. 14 et 15 Mai 2011 : La toiture est posée,
les ailes positionnées et les barreaux fixés.