Editorial, par Henri Amouric, Président de l’ARAM Provence, et Bernard Romagnan, Vice-président de l’ARAM Provence

 

L’ARAM Provence a été heureuse d’accueillir le congrès de la FFAM à Draguignan. Il a été donné un large compte-rendu de cette manifestation dans le n° 99 de la revue « Moulins de France » de juillet 2014. Aussi, les membres du bureau de l’ARAM Provence ont choisi de rendre hommage à Hubert Lemonier, architecte qui a restauré deux moulins à vent, une tour de moulin et qui a été un des membres fondateurs de notre association.

Des entretiens enregistrés en 2006 et 2007 rendent compte de l’activité molinologique d’Hubert Lemonier. Les souvenirs qu’il nous relate de la restauration du moulin à vent Saint-Roch de Grimaud est un modèle du genre. Il permet d’identifier tous les problèmes, embuches, chausse-trappes et autres difficultés que rencontrent tous ceux qui se lancent dans la restauration d’un moulin. À l’ARAM Provence, depuis sa création, nous sommes attachés à la conservation et restauration du patrimoine molinologique de notre région. En effet, il est consternant de constater la destruction programmée, avec l’aval des services de l’Etat, de la seule tour de moulin à vent médiévale provençale (XIIIe siècle) encore en élévation dans le quartier historique de Marseille. Nous avons eu également l’opportunité de visiter un moulin à vent récemment restauré dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Il est navrant que la Fondation du Patrimoine de ce département, malheureusement mal informée, se soit fourvoyée et ait décerné un prix à cette étrange restauration. Une tour trop basse, des ailes trop petites, l’intérieur du moulin entièrement restitué en bois. Dans ce projet on a ignoré les traces archéologiques, pourtant parfaitement visibles, d’une crotte ou voûte en pierre comme on le trouve dans la plupart de nos moulins provençaux. Il a été fait également le choix de restituer l’intérieur de la tour, entièrement en bois de chêne, sans justification historique ni scientifique. Bref, cette entreprise est l’exemple parfait de ce qu’il ne faudrait pas faire.

Tout cela donne de bonnes raisons à nos associations d’exister, de continuer à être vigilants et de se battre pour la conservation de ce patrimoine industriel exceptionnel.

3tr14n99