Editorial :
Imaginons ensemble l'énergie de demain.
Par Annie Bouchard, présidente de la FFAM
La France
doit aujourd’hui faire face à des défis énergétiques sans précédents qui
nécessitent pour répondre à la raréfaction des énergies fossiles et à
l’augmentation des coûts des énergies, tout en prenant en compte les enjeux
écologiques de long terme, de réviser notre système énergétique
contemporain.
Que serait un
monde sans énergie ? Au Moyen Age les cours d’eau furent les axes du développement
rural. Pendant des siècles, l'énergie apportée par l'eau a comblé les
besoins des hommes... Jusqu’au milieu du 20e siècle, les ouvrages
hydrauliques souvent pluriséculaires aménagés sur les cours d’eau ont
contribué à l’essor industriel de la France. Les premiers bourgs éclairés
le furent grâce à la production d’électricité aménagée dans les moulins.
Aujourd'hui les moulins de France, petits producteurs d'électricité, représentent
l'équivalent d'une tranche nucléaire. Demain, grâce à une technologie française
performante, nous pouvons représenter l'équivalent de deux tranches nucléaires…
La « transition
énergétique », liée à l’autonomie, à la ressource décentralisée,
au développement des énergies renouvelables nous engage pour les 40 années à
venir… Les moulins, qui satisfont par définition à ces exigences, sont prêts,
par citoyenneté et par solidarité, notamment vis à vis des générations
futures, à en devenir des acteurs !
En les en empêchant,
non seulement on continuera de déplorer la pollution de l'eau, sans que rien
n’ait été amélioré… mais on aura en outre détruit une part non négligeable
du potentiel d’énergie renouvelable, bien maîtrisée et efficace.
Notre volonté de sauvegarde de ce potentiel est notre contribution au développement durable, à la transition énergétique valorisant les énergies de demain, à une société plus autonome, avec vocation à enrichir les réflexions du gouvernement et du Parlement dans l’objectif de conduire la mutation écologique, et non la subir…
"La question n'est donc désormais plus de savoir si nous allons faire face à la mutation écologique ou non, mais bien si nous souhaitons la conduire ou la subir" (séminaire gouvernemental août 2013).