La Grande Guerre. Des moulins dans la tourmente

Extrait d’un article de 5 pages avec cartes postales de l’époque, par Paul Damagnez

 

La Champagne est occupée par les Allemands début septembre 1914. Après la première bataille de la Marne, ils s’arrêtent sur les crêtes et fortifient leurs positions.

Les Français de même s’installent sur un front qui va de Reims à Vienne-la-Ville.

Le département va payer un lourd tribut à la guerre. Des villes furent mutilées à plus de 50%, des villages ont été rayés de la carte. Certains comme Perthes-les-Hurlus et Tahure ne furent pas reconstruits et leurs territoires furent intégrés au camp militaire de Suippes.

 

Nombre de ces villages possédaient des moulins à eau ou à vent, positions privilégiées qui étaient convoitées par les forces en présence. Certains, occupés par les troupes allemandes, furent la cible des artilleurs alliés. Lorsqu’ils échappaient aux tirs, ils étaient minés par l’ennemi lors de son évacuation. Nombre d’entre eux furent gravement endommagés, les moins productifs, lorsque pratiquement détruits, ne furent pas reconstruits. Les plus modernes le furent, généralement sous la forme de minoteries performantes.

 

Le 7 mars 1915, le moulin à vent de Souain, position jusqu’alors occupée par l’ennemi, saute dans l'explosion d'un fourneau de mine française. 250 soldats français vont perdre la vie ce jour-là dans le cratère béant pilonné par l'artillerie allemande. CP Souain , ruines du moulin à vent.

 

Le moulin de Rouvroy endommagé pendant la Première Guerre mondiale, il ne fut pas reconstruit. Le village et le moulin de Ripont situés légèrement en amont sur la Dormoise furent entièrement détruits. Aujourd’hui, Rouvroy relevé de ses ruines se nomme Rouvroy-Ripont en souvenir du village disparu. Carte photo allemande : Mühle von Rouvroy 1914-1918., etc…

 

Note de l’auteur concernant sa collection de CP allemandes éditées durant la guerre. « Il y en avait globalement de deux types : des feldposkartes normales en général éditées en Allemagne (très souvent à Leipzig) et des cartes photos véritables de plus faible tirage. Elles étaient majoritairement vendues sur le front, la correspondance au dos ne laisse aucun doute là-dessus. Quelques fois elles sont censurées, c'est-à-dire que le nom du village est effacé ou il n'apparait que la première lettre.

Il y a aussi des cartes multivues Grüss von.... où l'on voit les sites occupés (il y a quelques fois des moulins). J'ai aussi des cartes de moulins sur la Suippe pour souhaiter un joyeux Noël aux familles en Allemagne (cf. Auménancourt en pièce jointe).

Il y a également eu beaucoup de cartes dessinées par les soldats allemands et éditées pour l'occupant (cf. du moulin de St-Hilaire-le-Petit de l’article). Parfois on trouve aussi des dessins sur carton, alors exemplaires uniques ». L’essentiel de ma collection a été acquis lors de déplacements en Allemagne ou auprès de correspondants allemands connaissant ma passion.

 

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