La Touraine , un département, l’Indre-et-Loire

Cours d’eau et  moulins, par G-H Penet

Pays d'équilibre et d'harmonie, le département d'Indre- et-Loire, sauf pour l'agglomération de Tours qui regroupe la moitié de la population du département, laisse une large place aux zones naturelles. Les espaces boisés couvrent 22 % de sa superficie,  vallées et vallons, aux paysages verts, bien cultivés, ont fait appeler la Touraine "le jardin de la France"

Les cours d’eau

L’Indre-et-Loire, dont les limites correspondent à peu près à l'ancienne province de Touraine  est drainée d'Est en Ouest par  de nombreux cours d’eau. La Loire qui a comme affluents, d’amont en aval, l’Amasse à Amboise, la Cisse à Vouvray, la Choisille à Saint-Cyr-sur-Loire, la Bresme à Saint-Etienne-de-Chigny, le Cher à Savonnières, le Breuil à Cinq-Mars-La-Pile, la Roumer a Langeais,  l'Indre au Néman (hameau de la commune d’Avoine). La Vienne à Candes-Saint-Martin, le Changeon qui devient l'Authion au ­delà de la Touraine.

Ces cours ont eux-mêmes des affluents et sous-affluents (en particulier l'Échandon et l'Indrois pour l'Indre, l'Indrois ayant lui-même l'Olivet ; la Claise et tout son réseau pour la Creuse ; la Manse pour la Vienne. Tout ce chevelu de 299 rivières et ruisseaux constitue un réseau hydrographique  dense. Sur les cours d'eau les plus puissants, l'Indre, la Claise, et surtout le Cher, les moulins n'utilisaient qu'une partie du débit. Les cours d'eau les mieux pourvus ont été ceux dont le débit était compris entre 0,4 et 2 m3/s, tels  l'Amasse, la Bresme, le Changeon, la Choisille, l'Esves, la Manse, la Veude.

Les premiers moulins de Touraine apparaissent vers la fin du Ve siècle avec l’arrivée de Saint-Ours à Loches, il a vu les moulins romains en Provence et décide d’en faire construire un  pour son monastère : le moulin de Quintefol. En 844, on signale un « moulin d'Avon » à Esvres et trois moulins à Truyes. Le moulin du Lavoir à Veigné est cité en 991. En l'an 1000, un grand nombre de moulins à eau sont cités, dont ceux de Vontes à Esvres, et leur implantation se généralise.

L'inventaire napoléonien de 1809 dénombre 798 roues de moulins et 52 moulins à vent en Indre-et-Loire. En 1858, il en n’est plus dénombré que 617 dont 19 à vent… En 1940, 40 moulins produisent encore de la farine en Indre-et-Loire. Dans les années 50, la production n’est plus assurée que par quelques minoteries, Bourgueil, Loches, Ballan-Miré, Semblançay, Langeais, Orbigny. Auzouer-en-Touraine. Ces dernières années, Gabriel-Henri Penet qui a visité pour étude plus de 180 moulins à eau en Indre-et-Loire, il en a recensé 60 possédant encore un intérêt historique et architectural dont 35 ayant encore roue et mécanismes. Nombreux sont devenus des résidences secondaires ou des lieux  touristiques.

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