La Flandre occidentale, province belge, est une terre qui compte
encore de nombreux moulins et mérite un détours. Nous y entrons
par le Nord- ouest de Lille
pour arriver à Wervik qui est
l’une des plus vieilles villes de Belgique,
déjà connue sous les Romains. Wervik
inclut Geluwe
et Wervik (17 600 habitants) et est située sur la rivière la Lys,
frontière entre la France
et la commune de Wervicq-Sud.
Jusqu’à la première guerre mondiale Wervik ne compta pas moins de 13 moulins
à vent.
Le
Brickenmolen ou Wittemolen de Wervik. Le « Moulin de brique » a été
construit en 1783 par la famille Van Elslande. qui l'a gardé jusque 1965. Il a
longtemps été connu sous le nom de Wittemolen (Moulin Blanc), du fait que les
tours tronconiques en brique sont généralement peintes à la chaud blanche.
C'est un grand moulin à deux usages, fabrication de l'huile au rez-de-chaussée
et production de farine et écrasement
de céréales secondaires aux étages avec trois paires de meules. Dans les années
70, il est devenu un restaurant-dancing dans la partie galerie. La ville l'achète
en 1979, mais ce qui l'a véritablement sauvé est la création du musée du
tabac en 1987. On a en effet depuis longtemps et encore de nos jours cultivé le
tabac dans la région, prétexte à la création du musée. Musée national du
tabac/Brickenmolen, rue des vaches 63, B – 8940 Wervik. Tel : 00 32 56 31
49 29. Ouvert de mai à septembre sur RV. Site : www.nationaaltabakmusuem.be
Le Moulin Soete (Ten
Brielen) à Comines (en néerlandais
Komen, en wallon Cômene)
est une section de la commune belge de Comines-Warneton
située en Région wallonne dans la province de Hainaut. Le moulin a une longue
histoire. Il appartenait à la famille Soete déjà avant la guerre 1914-1918,
qui l'a détruit. Le meunier, après la guerre, veut retrouver son moulin et
c'est un moulin abandonné depuis peu, à Annappes (Villeneuve d'Ascq) qui fera
l'affaire. Il est démonté en 1920 et l'année suivante il est opérationnel.
Le dernier meunier, prend sa retraite en 1964. Le moulin est acquis par la
commune pour une somme symbolique en 1969. Le moulin est classé par arrêté
royal du 24 mai 1978. et c'est en 1981 que les travaux débutent. Le moulin
prend la route de Villeneuve d'Ascq, sa terre natale, pour y être soigné par
une entreprise villeneuvoise. Il est remonté à Comines en 1986, et achevé en
1987. Dans la nuit du 15 au 16 mai 1997. le moulin est totalement consumé dans
un incendie criminel. C'est l'assurance qui va prendre en charge tous les frais
de reconstruction. Un appel d'offre est lancé pour trouver un maître d'œuvre.
Un architecte cominois, Joseph Demuyser et Jean Bruggeman sont choisis parmi
quatre postulants. L'inauguration à lieu le 8 septembre 2001. Nous avons été
accueilli, le 4 mai, par M. De Campenaere, fidèle meunier du moulin. Contact :
Moulin de Soète, chemin du moulin de Soète, B – 7780 Comines Ten-Brielen,
tel : 00 32 56 58 83 01. Site :
www.moulinsoete.be.
Le Moulin du Cat Sauvage à Ellezelles
La province du Hainaut ne compte plus que quatre moulins
sur pivot : ceux de Comines. Moulbaix, Thimougies (qui vient d'être renversé
le 10 janvier 2008) et Ellezelles. Ce dernier est un superbe moulin, d'une
grande élégance et fort bien situé, à une altitude 116 m. La princesse
Marie-Louise de Rohan-Soubise. comtesse de Marsan accorde en 1750. un bail à
Dominique Van Lierde, à charge de construire un moulin à vent à blé. Ce qui
est exécuté l'année suivante. Le fils du meunier, Jacques-François Van
Lierde achète le moulin en 1789, le moulin restera dans la famille jusqu'en
1935. Marcel Beckers hérite du moulin, qu'il modernise. Le dernier meunier sera
Oswald Dutilleul, le moulin est acquis par la Fédération du Tourisme du
Hainaut en 1958. Nous avons été accueilli sur place par Eddy Becq, Vincent De
Meyer et Paul Everbecq, tous meuniers bénévoles, qui solidaires, vont d’un
moulin à l’autre, les animant lors de visites. Pour les visites s’adresser
à l’écomusée du Pays des Collines tel : 00 32 68 64 51 55.
Le Moulin du Tordoir à
Wodecq . Non loin d'Ellezelles. le village de Wodecq possède deux moulins
à eau, bien conservés, dont le Moulin du Tordoir. déjà cité dans le Viel
Rentier d’Oudenaarde de 1275. Le bâtiment actuel est daté 1791. Un mécanisme
superbe, bien agencé, actionné par une roue métallique à godets mais
agissant de côté. Le grand rouet en chêne donne le mouvement indirectement à
l'arbre, par une lanterne, adaptée sur cet arbre métallique qui comporte le
rouet entraînant le pignon conique, hérisson et pignons lanternes. La
magnifique bluterie est encore en place et de nombreux accessoires de la
fabrication de l'huile. Le moulin se trouve dans une région qu'on appelle le
pays des Collines. Comme ce nom l'indique, c'est une région vallonnée, très
rurale et agréable à parcourir. Un écomusée existe depuis de nombreuses années,
à la commune de Lahamaide. qui s'attache à animer cette belle région. Il
contacte Jean Bruggeman pour avoir un avis sur la qualité du moulin. C'est le début,
non pas du sauvetage, car la famille Delfairière-Vandesande a toujours
entretenu son patrimoine, mais de la réanimation du moulin. Jean Bruggeman. exécute
le plan de la roue en mai 1999, fait faire des devis par des entreprises compétentes,
qui, avec la même somme (européenne) initialement prévue pour refaire la
roue, refont les vannes, la denture du rouet de fosse, la remise en marche d'une
paire de meules, en plus de la fabrication de la roue de 6,25 m de diamètre.
Elle est inaugurée lors de la journée du patrimoine du 9 septembre 2000. Nous
avons été accueilli lors de notre
visite par Nicole et Claude Delfairière ainsi que par Eddy,Vincent et Paul,les
meuniers bénévoles des autres moulins qui se déplacent pour les grandes
occasion, le congrès FFAM en était une. Le moulin du Tordoir, Vert Marais, B
– 7890 Wodecq, tèl : 00 32 68 44 72 28.
Le Moulin de la Marquise à
Moulbaix (Ath) Le moulin aurait été construit par un certain Mercier en
1747, avec la permission du baron de Lucé, intendant pendant l'occupation française.
Il a ensuite appartenu au seigneur de Moulbaix. le marquis de Chasteler, et
encore actuellement, il appartient à ses descendants. Le dernier meunier avant
la guerre était un flamand de Zonnebeke. Jules-Cyriel Mylle qui l'abandonne en
1937. Le moulin subit alors sa plus mauvaise période de son existence. Il sera
cependant sauvé par un autre meunier flamand, de Zwevegem, Jozef Dhaenens, qui
va le restaurer avec l'aide de son père Hector en 1942. En 1959-60 le moulin
retrouve un nouveau pivot daté 1783 et un nouveau maître-sommier. En 1984, on
lui renouvelle ses ailes. Le meunier est maintenant son fils, Joseph, qui
continue la tradition. Quelques années avant l'an 2000, il est envisagé une
nouvelle mais importante restauration pour préserver l'avenir. La ville d'Ath
est tout à fait partie prenante et soutient le projet. Une association est créée,
l'architecte est nommé, Michel Fourmentin d'Ath qui travaillera avec Jean
Bruggeman, qui commence les relevés en 2003. Les plans sont terminés en 2004.
Le financement est assuré à 80% par la Région Wallonne, 19% par la commune et
1% par la province du Hainaut. Les travaux sont confiés à la société
momentanée Dherte-Vanleene. et débutent en avril 2006. C'est presque un
moulin neuf que retrouve l'heureux meunier, le dernier de Belgique qui travaille
régulièrement pour une clientèle fidèle de particuliers et de boulangers.
Nous avons été accueillis par Joseph et Nelly
Dhaenens, propriétaires du moulin ainsi que nos trois meuniers wallons
Moulin de la Marquise, rue du
Moulin de Moulbaix – Moulbaix. Tel : 00 32 68 28 27 91.
Le Blanc Moulin d'Ostiches (Ath) Ostiches est une commune de la ville d'Ath comme Moulbaix était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Le village est réputé pour son moulin, son église, sa forge et sa place, tous quatre récemment restaurés. Le moulin comme beaucoup d'autres doit son nom à la chaux recouvrant et protégeant la tour en brique. Il domine le village de toute sa hauteur. Sa construction remonte à 1789, par Jean-Baptiste Deltenre. Il cesse de travailler vers 1935 et tombe peu à peu en ruine. La ville d'Ath l'acquiert le 6 février 1998 pour le sauver. Dès lors. les événements vont se succéder rapidement. La ville souhaite confier la maîtrise d'œuvre à l'ARAM et à un architecte d'Ath, Jean-Pierre Navez. Il est encore en cours de restauration lorsque la toiture est finie sur place en mai 2000. Elle est installée sur la tour le 25 mai, puis les ailes deux jours avant l'inauguration le dimanche 1er juillet 2000. Depuis, le moulin fait l'objet tous les premiers dimanches de juillet d'une grande et belle fête impliquant tous les habitants du village et des environs. Nous avons été accueillis par Eddy Becq, le boulanger du village, Vincent De Meyer meunier du moulin de Thimougies et Paul Everbecq meunier bénévole tournant dans les moulins de la région. Le Blanc Moulin, 328, route de Flobecq, B – 7804 - Ostiches. Tel : 00 32 68 64 02 08. Ouverture d’avril à septembre, le dimanche.