Muséologie : Le Centre régional de molinologie de Villeneuve-d’Ascq 

Résumé d’un article de Jean Bruggeman,  4 pages avec photos

 

Le musée des moulins. Molenmuseum. Réalisé dans le cadre d'un programme européen de projets transfrontaliers dénommé Interreg, le Musée des Moulins est unique en son genre. D'une présentation résolument moderne, dans un cadre chaleureux, le musée développe plusieurs : thèmes, dévoilant les aspects  techniques de la mouture des grains et de la fabrication de 1'huile mais aussi les aspects histo­riques, humains, et symboliques liés aux rnoulins C`est ainsi qu’on y découvre toute l’évolution de la meunerie; du broyeur néolithique au broyeur à cylindres modernes, en passant par les meules. Il en est de même pour les énergies, depuis la main de1'homme jusqu'à l'électricité en passant par l'utilisation de l'eau, du vent, de la  vapeur, du gaz et de l'huile lourde.

Les métiers  inhérents aux moulins y sont représentés avec outre, l'outillage complet du dernier charpentier de mou­lins de Flandre; les outils du bûcheron, du scieur de long, du fendeur de bardeaux., du rhabilleur de meules ou du forgeron. S'y trouvent les pièces qu ils ont.fabriquées, pivots, arbres- moteurs, maître-sommiers, rouets, engrenages, fers de meules, anilles, clous, étriers, frettes,...Est exposée également toute une iconographie inspirée par l’ impact symbolique du moulin : objets, publicitaires, décoratifs et utili­taires, enseignes, emballages, affiches, maquettes, etc...Au cours de votre visite vous avez été accueilli par Linda, permanente de L’ARAM et Jean-Marie Broutin membre de l’ARAM

Deux moulins sont présentés sur le site : Le Moulin à Farine porte encore sur l'imposte l'inscription suivante : «DESEEN MEULEN IS GEMAECIKT DOOR MY IOAN 76», qui signifie ce moulin est construit par moi Jean (en 17)76». Le nom du charpentier est malheureusement effacé par l'usure causée par la corde du tire-sac. Un texte mentionne, en 1780, qu'il a pour nom Den Nieuwe Bambecque Meulen, et appartient à la veuve Leceuche, propriétaire-occupante. Il était situé près de l'église, au centre de la commune, et restera pendant près de 120 ans dans la même famille.

En 1948, c'est l'arrêt total. La meule est ven­due en 1956, la cage servira de poulailler et de clapier à lapins. Dès la connaissance de l'existence de cette charpente de moulin, l'ARAM entreprend des démarches auprès du propriétaire, Monsieur Coolen, pour la récupérer. L'affaire conclue, la cage est démontée le 1er octobre 1979, et ramenée par transport exceptionnel, le lendemain, sur le terrain de l'As­sociation, à Villeneuve d'Ascq.

Le moulin à huile, dit moulin des Olieux. S'il faut en croire la date inscrite sur le rouet, le moulin a été construit en 1743 par le célèbre charpentier Engelbertus De Smyttère. Le moulin est érigé à Audruicq et fabrique de l'huile. En 1834, il fonctionne comme moulin à farine et appartient à Jean-Louis Henocq, puis à la famille Dusau­tois, et vers 1857 à Auguste Watvé, meu­nier, et enfin en, 1876 à Eloi Minnebois-Biscaras, qui arrête l'exploita­tion vers 1899.

Un meunier d'Offekerque, en quête d'un moulin, l'achète en 1900. Durant la seconde guerre mondiale, son meunier Gérard est réquisitionné par les Allemands pour fabriquer le pain mais pendant la nuit, en cachette, il moud du blé. A la libération, la vie normale reprend, mais très vite le tra­vail manque, et les réparations deviennent trop coûteuses. Vers 1953 il arrête le mou­lin, qui ne faisait plus que de la mouture pour animaux. En 1952 deux ailes sont enlevées. Les deux autres sont remontées au moulin Lianne quelques années plus tard. Le moulin se dégrade peu à peu, allant vers une fin proche.Il sera finalement sauvé. Le Conseil d'Administration de l’ARAM, dans sa réunion du 25 novembre 1973, décide de l'acquérir..

La forge hydraulique. Vers-sur-Selle est une petite commune située au sud d'Amiens, dans une vallée comptant de nombreux moulins industriels. La  taillanderie Monnoyer Debary, fondée en 1880, suc­cède à une fabrique de pelles fondée en 1851, elle-même remplaçant un moulin à écraser les graines à teinture existant déjà au 18è siècle. Au début, on y fabriquait des socs de charrue, puis, à partir de 1901, de nom­breux articles de taillanderie (outils tran­chants pour la terre, bêches, louchets, - haches, etc.). Le marteau à biseauter que ~ l'ARAM a sauvé de la casse avait été ins­tallé en 1902 et fonctionnait avec une roue.Amené par transport exceptionnel les 17 et 18 novembre 1987, le martinet hydraulique fut installé à son emplacement actuel, sur le terre-plein du musée le 1er février 1988. La ville a apporté son aide financière à l’opération. L’ensemble que vous découvrez est unique dans toute la région Nord – Picardie.

L’Huilerie. En décembre 1988, l'huilerie Biebuyck-Bonte de Roulers (Belgique) cesse son activité. L'usine, qui compte six paires de meules, doit être démo­lie. Grâce à l'intervention de l'ARAM, les meules sont sauvées avec tous leurs engrenages. Deux paires sont installées dans le moulin restauré de St-Amand-les-Eaux, une paire au moulin d'’Halluin et trois paires au Musée des Moulins de Ville­neuve-d'Ascq, dont une a désormais pris place dans notre huilerie et fonctionne.