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Le contexte
physique
Géographiquement,
l’Artzamendi est un haut plateau relevé aux Pics Iguski (844 m) et Artzamendi
(926 m) et s'abaissant vers le nord par le Pic Malda (585 m), le nord-est le
Plateau Vert (590 m) et l’est le Pic Gakoeta (579 m). Il s'inscrit dans la
boucle de la Nive et se trouve limité latéralement par les deux affluents
qu'elle reçoit, le ruisseau Laxia, au Pas de Roland et le torrent Baztàn, à
Bidarray.
L’étymologie
serait montagne de l’ours (hartza,
hortza, hartzea ou harcea mendi
dans les anciens textes), même si elle est plutôt celle des bergers et des
pierres. Géologiquement, l'essentiel de son
substrat est constitué de grès permotriasiques, également retrouvés à Ossés,
Suhescun et Iholdy. Ces grès, faits d’un sable cohérent aggloméré par un
ciment, se sont constitués entre la fin de l’ère primaire (le Permien, où
se sont développés les reptiles) et le début de l’ère secondaire (le
Trias, où sont apparus les fameux dinosaures). A ce jour, on n’a pas relevé
de traces de ces terribles lézards sur nos montagnes, mais on peut trouver sur
des dalles de grès de la Rhune des empreintes de fougères, qui furent très
abondantes au Permien.
La fréquentation humaine
A
l’échelle géologique, ces roches gréseuses ont été exploitées par les
humains assez tardivement. Sûrement pas par les premiers préhominiens, plutôt
africains, apparus au Quaternaire,
il y a 4 millions d’années pour les plus anciens. Nos ancêtres vrais sont
les hommes de Cromagnon, apparus en Europe vers -45.000 ans, où ils trouvèrent
une autre race, les hommes de Neandertal, établis 80.000 ans avant eux et qui
disparurent pour une raison inconnue. Mais aucun d’eux n’a exploité les
pierres de l’Artzamendi.
Avec le réchauffement climatique, prit fin l’époque
glaciaire, vers -10.000 ans, et une nouvelle civilisation apparue, le Néolithique,
suivie par les Ages du Cuivre, du Bronze et du Fer. Et là commence l’histoire
humaine de nos montagnes. On trouve de l’outillage de ces époques en divers
endroits du Pays basque, mais pas spécialement sur l’Artzamendi. Les traces
les plus évidentes sont les pierres dressées ou levées, formant des enceintes
généralement circulaires (que l’on nomme cromlech ou baratzeak), et dont il existe de nombreux exemples dans les Pyrénées
basques, particulièrement sur l’Artzamendi. Qui en étaient les auteurs ?
Des populations pastorales semble-t-il, descendant de peuples chasseurs devenus
sédentaires, agriculteurs et éleveurs, établies tardivement, quelques siècles
avant notre ère (entre Age du bronze et Age du fer), après déforestation de
ces massifs autrefois plantés de chênes et de hêtres, dont peu d’entre eux
subsistent. Pour quel usage ?