Les meules de Sorgin Xilo à Hendaye,

par  Elisabeth Diharce-Rigodon

 

Le site de Sorgin Xilo (« antre des sorcières », allusion aux nombreux sabbats qui s’y seraientt déroulés ou aussi allusion aux échouages de bateaux) est à Hendaye, situé au pied de falaises, au nord-est du château d'Abbadia. Aujourd'hui, il n'est plus fréquenté que par les pêcheurs à pied...

 

Dans le passé, ce site a servi de lieu d'extraction de meules, mais on ne sait pas à quelle époque il fut exploité. Son accès (Site Naturel Protégé) est conditionné par les marées, mais nous pouvons penser qu'à l'époque de sa pleine activité, le rivage avait une morphologie différente et que la zone d'extraction se trouvait hors d'eau. Le secteur d'exploitation représentait une superficie approchant les 5 000 m2, ce qui laisse penser qu'il s'agissait d'une production de type industriel.

Trente-sept meules ont été répertoriées sur le site par Philipe Lesgourgues et Charles Humbert. Leur épaisseur varie de 20 à 40 cm, leur section peut être de différents types : arc de cercle (1/3 des pièces), carrée, rectangulaire ou circulaire avec un diamètre parfois irrégulier; elles ont parfois un œillard. Les pièces de section circulaire ont un diamètre variant de 1m à 1,30m. Les pièces non circulaires étaient ultérieurement retaillées et assemblées par cerclage de fer à chaud. Cette technique fut mise au point à partir de la fin du XVIIIe siècle.

On peut distinguer deux types de pierres : les meules à moulin, et les meules à taillander. Les meules à moulin étaient destinées aux divers types de moulins: moulins à eau, à vent, à bras, à marée ; ils avaient également diverses destinations, huile, tan, poudre à canon et bien sûr le grain. Les meules à taillander servaient à affûter les outils de nombreuses artisans . La production et le commerce des pierres à meule avait un rôle déterminant dans les  activités domestiques, artisanales et industrielles de la région. Selon les archives de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bayonne, les marchandises qui entraient et sortaient du port de Bayonne étaient soumises au droit de coutume et au droit d'octroi, les pierres de moulin étaient taxées selon leur diamètre. Au Pays basque les lieux d'extraction de meules étaient étonnamment nombreux -Le site appartient au Conservatoire du littoral, c’est un site protégé et tout prélèvement ou cueillette y est strictement interdit.

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