En 1890, il y avait
plus de 3000 moulins dans notre département. Sur les rivières non navigables
et non flottables, il y avait 1324 moulins à blé totalisant 2985 paires de
meules
L'eau
des rivières était aussi la force motrice utilisée par de nombreuses
industries:
Cela représente un
total de 1530 usines hydrauliques dont la grande majorité était constituée
par les moulins à céréales, écrasant le blé ou froment mais, aussi, le blé
d'inde ou maïs, depuis le début du XVIIIème siècle. En incorporant les
autres moulins : sur les rivières navigables, à marée motrice ou à vent,
nous arrivons à plus de 3000 usines, selon le terme adopté par
l'administration de l'époque. L'activité économique était considérable et répartie
sur tout le territoire.
Depuis,
nos rivières et leurs moulins
ont subi les assauts du progrès.
Quelques rivières se défendent encore mais les moulins, petites
exploitations ont tous disparu en tant qu'acteur économique. Quelques-uns uns
sont restaurés en habitation. Un seul subsiste avec une activité économique
concrète : le moulin de Bassilour à Bidart. Quelques propriétaires ont
installé sur leur site des micro centrales dont la production électrique(s)
apporte un revenu ; ce sont les turbiniers. Certains sites ont perdu totalement
leur activité molinologique et leurs exploitants ont installé des élevages
piscicoles, comme à Bidarray et Baigorry.
Quelques propriétaires, pris de passion ou de folie se sont engagés
dans la restauration de l'ensemble de leur moulin : bâtiment, hydraulique, mécanique,
fabrication, par exemple : Plazako Errota sur la rivière Amezpetu à Saint Pée
sur Nivelle, le Moulin d'Olce à Iholdy, le Moulin de Potestat Lanaudant sur le
Lauhirasse de Domezain, le Moulin d'Uhart sur la Bidouze (classé à
l'inventaire des Monuments Historiques), le moulin d’Amendeuix sur la Joyeuse,
le moulin Peko eihera, à Saint Jean le vieux, le moulin de Garos, le moulin d'Orcun
à Bedous, le moulin de Bergouey et Ahunsolako eyhera de Licq Atherey... Ces
passionnés sont heureux de montrer leur moulin, leurs mécanismes et offrent
aux publics la possibilité de découvrir un pan de l'histoire humaine oubliée.
Quelques
moulins appartenant à des communes ont fait l'objet de réhabilitation comme à
Haux, comme à l'Hôpital Saint Blaise (classé au Patrimoine Mondial de
l'Humanité), Licq Atherey. Enfin, quelques amis des moulins, hébergés dans l'édifice
surplombant l'eau se sentent investis par une mission particulière : gardien de
la rivière, répertoriant les crues, évaluant le risque d'inondation,
constatant les pollutions diverses, faisant des prélèvements, envoyant ces échantillons
au laboratoire spécialisé de Lagor (64150), prenant des photographies,
alertant la police de l'eau, appelant la gendarmerie pour constater un problème
; ce pourrait être un nouveau métier en relation avec la DDASS, le Conseil Général
ou les Mairies. L'équipe rivière
- moulin, espèce en voie de disparition, va peut-être avoir un développement
dans l'avenir, mais avec des modalités évolutives, des caractéristiques très
différentes de ce qui a pu marquer les époques précédente
Le Moulin de la
Place, Plazako errota,
près de l’église de Saint-Pée-sur-Nivelle porte aussi le nom « Aquetesse ».
L’actuel bâtiment du XVIIe dont l’équipement hydraulique ancien n’a
pratiquement pas été modifié avant 2005, montre deux paires de meules, entraînées
par deux roudets, qui, après une pause de 22 ans, ont repris leur activité le
18 juin 1995 à titre éducatif, pédagogique et touristique. Tout cela grâce
à la famille Daguerre, propriétaire depuis 1924, représentée par Louise et
Jeanne sa sœur. Il a obtenu le
label « Moulin de France », attribué par la Fondation Patrimoine,
en 2000. Démonstrations de mouture les samedi et dimanche, de 11h à 13h et de
15h à 18h,. Visites bilingues français/basque, toutes les heures. Tèl :
05.59.85.94.35
Le
moulin d’Amendeuix, Amenduzeko eihera,
sur la Bidouze, a été construit probablement vers 1550, directement derrière
un barrage en travers du courant de la rivière Joyeuse. Ce petit bâtiment
abrite trois paires de meules actionnées par 3 rouets dont 2 à cuves. Son
propriétaire depuis 1998, Jean Claude Mailharin, prolixe bondissant d’un bout
à l’autre du moulin, l’a restauré en 6 ans, avec amour .
Le
moulin de Potestat, à Domezain (Soule). Au XIIe siècle un premier moulin
est construit en ce lieu rocheux entouré de bois, de prairies, par les
seigneurs de Domezain, appelé Potestat. Le cours d’eau est le Lauhirasse,
affluent du Saison. Le moulin actuel est intégré dans le bâtiment
d’habitation du XVIIIe siècle (moulin daté de 1772) La meule à blé en son
centre est équipée d’un mécanisme vertical en bois. Pierre et François
Susbielles, soutenus par Gaxux (prononcer Gachuche) qui est membre du Conseil
d’Administration d’Ardatza-Arroudet, nous ont expliqué l’histoire de ce
moulin situé entre Pays Basque et Béarn.
Le
Camp romain.
Saint-Jean-le-Vieux (64220) est riche d'un passé historique exceptionnel qui
remonte à l'Antiquité avec la conquête romaine. Ce site dégagé, implanté
au pied des ports (cols) de Cize franchissables en toutes saisons, a été
choisi par les Romains vers 15 av. J.-C. pour installer une station routière désignée
par un document antique sous le nom d'IMUS PYRENAEUS (pied des Pyrénées) : à
la fois étape sur la voie romaine de Bordeaux à Astorga (Espagne), poste
militaire, comptoir commercial et poste de péage.
Le
Moulin d’en bas, Peko eihera,
proche du camp romain, et bien que cité pour la première fois en 1249 son
origine pourrait être liée à la présence de cette urbanisation sachant que
les moulins à eaux étaient parfaitement connus des romains. Le moulin d’en
bas s’élève sur les rives du Laurhibar, à Saint-Jean-le-Vieux. L’accueil
chaleureux de la famille Lacroix fait partie des charmes de ce moulin. Démonstration
de fabrication de farine de maïs bio. Visites de 15h à 19h, les samedi et
dimanche. Tél.
05.59.37.06.72 ou 06.80.60.36.39
Le
moulin de la forge ou atelier, Olhako
Errota, à
Saint-Pée-sur-Nivelle, est alimenté par un long canal de 600 mètres ouvert
sur la Nivelle et parfois creusé dans la roche. Ce beau moulin, dominant le lit
de la Nivelle, comporte trois paires de meules actionnées par des roudets. Il
produit de la farine de maïs. Son
nom vient de ce que dans des temps lointains il a du être une forge.
Le
Moulin de la Forge, Olhako Errota,
d’Ascain, comporte deux
paires de meules entièrement restaurées. Il est aussi le reste d'une
ancienne forge ou atelier qui fonctionnait jusque vers le XVIIe siècle.