Moulins visités par les congressistes,

par Bernard Sauldubois et Elisabeth Diharce-Rigodon

En 1890, il y avait plus de 3000 moulins dans notre département. Sur les rivières non navigables et non flottables, il y avait 1324 moulins à blé totalisant 2985 paires de meules

L'eau des rivières était aussi la force motrice utilisée par de nombreuses industries:

Cela représente un total de 1530 usines hydrauliques dont la grande majorité était constituée par les moulins à céréales, écrasant le blé ou froment mais, aussi, le blé d'inde ou maïs, depuis le début du XVIIIème siècle. En incorporant les autres moulins : sur les rivières navigables, à marée motrice ou à vent, nous arrivons à plus de 3000 usines, selon le terme adopté par l'administration de l'époque. L'activité économique était considérable et répartie sur tout le territoire.
 
 Depuis,
nos rivières et leurs moulins ont subi les assauts du progrès.                                                                  Quelques rivières se défendent encore mais les moulins, petites exploitations ont tous disparu en tant qu'acteur économique. Quelques-uns uns sont restaurés en habitation. Un seul subsiste avec une activité économique concrète : le moulin de Bassilour à Bidart. Quelques propriétaires ont installé sur leur site des micro centrales dont la production électrique(s) apporte un revenu ; ce sont les turbiniers. Certains sites ont perdu totalement leur activité molinologique et leurs exploitants ont installé des élevages piscicoles, comme à Bidarray et Baigorry.  Quelques propriétaires, pris de passion ou de folie se sont engagés dans la restauration de l'ensemble de leur moulin : bâtiment, hydraulique, mécanique, fabrication, par exemple : Plazako Errota sur la rivière Amezpetu à Saint Pée sur Nivelle, le Moulin d'Olce à Iholdy, le Moulin de Potestat Lanaudant sur le Lauhirasse de Domezain, le Moulin d'Uhart sur la Bidouze (classé à l'inventaire des Monuments Historiques), le moulin d’Amendeuix sur la Joyeuse, le moulin Peko eihera, à Saint Jean le vieux, le moulin de Garos, le moulin d'Orcun à Bedous, le moulin de Bergouey et Ahunsolako eyhera de Licq Atherey... Ces passionnés sont heureux de montrer leur moulin, leurs mécanismes et offrent aux publics la possibilité de découvrir un pan de l'histoire humaine oubliée.

Quelques moulins appartenant à des communes ont fait l'objet de réhabilitation comme à Haux, comme à l'Hôpital Saint Blaise (classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité), Licq Atherey. Enfin, quelques amis des moulins, hébergés dans l'édifice surplombant l'eau se sentent investis par une mission particulière : gardien de la rivière, répertoriant les crues, évaluant le risque d'inondation, constatant les pollutions diverses, faisant des prélèvements, envoyant ces échantillons au laboratoire spécialisé de Lagor (64150), prenant des photographies, alertant la police de l'eau, appelant la gendarmerie pour constater un problème ; ce pourrait être un nouveau métier en relation avec la DDASS, le Conseil Général ou les Mairies.  L'équipe rivière - moulin, espèce en voie de disparition, va peut-être avoir un développement dans l'avenir, mais avec des modalités évolutives, des caractéristiques très différentes de ce qui a pu marquer les époques précédente

Le Moulin de la Place, Plazako errota, près de l’église de Saint-Pée-sur-Nivelle porte aussi le nom « Aquetesse ». L’actuel bâtiment du XVIIe dont l’équipement hydraulique ancien n’a pratiquement pas été modifié avant 2005, montre deux paires de meules, entraînées par deux roudets, qui, après une pause de 22 ans, ont repris leur activité le 18 juin 1995 à titre éducatif, pédagogique et touristique. Tout cela grâce à la famille Daguerre, propriétaire depuis 1924, représentée par Louise et Jeanne sa sœur. Il a  obtenu le label « Moulin de France », attribué par la Fondation Patrimoine, en 2000. Démonstrations de mouture les samedi et dimanche, de 11h à 13h et de 15h à 18h,. Visites bilingues français/basque, toutes les heures. Tèl : 05.59.85.94.35

 

Le moulin d’Amendeuix, Amenduzeko eihera, sur la Bidouze, a été construit probablement vers 1550, directement derrière un barrage en travers du courant de la rivière Joyeuse. Ce petit bâtiment abrite trois paires de meules actionnées par 3 rouets dont 2 à cuves. Son propriétaire depuis 1998, Jean Claude Mailharin, prolixe bondissant d’un bout à l’autre du moulin, l’a restauré en 6 ans, avec amour .

 

Le moulin de Potestat, à Domezain (Soule). Au XIIe siècle un premier moulin est construit en ce lieu rocheux entouré de bois, de prairies, par les seigneurs de Domezain, appelé Potestat. Le cours d’eau est le Lauhirasse, affluent du Saison. Le moulin actuel est intégré dans le bâtiment d’habitation du XVIIIe siècle (moulin daté de 1772) La meule à blé en son centre est équipée d’un mécanisme vertical en bois. Pierre et François Susbielles, soutenus par Gaxux (prononcer Gachuche) qui est membre du Conseil d’Administration d’Ardatza-Arroudet, nous ont expliqué l’histoire de ce moulin situé entre Pays Basque et Béarn.

Le Camp romain. Saint-Jean-le-Vieux (64220) est riche d'un passé historique exceptionnel qui remonte à l'Antiquité avec la conquête romaine. Ce site dégagé, implanté au pied des ports (cols) de Cize franchissables en toutes saisons, a été choisi par les Romains vers 15 av. J.-C. pour installer une station routière désignée par un document antique sous le nom d'IMUS PYRENAEUS (pied des Pyrénées) : à la fois étape sur la voie romaine de Bordeaux à Astorga (Espagne), poste militaire, comptoir commercial et poste de péage.

Le Moulin d’en bas, Peko eihera, proche du camp romain, et bien que cité pour la première fois en 1249 son origine pourrait être liée à la présence de cette urbanisation sachant que les moulins à eaux étaient parfaitement connus des romains. Le moulin d’en bas s’élève sur les rives du Laurhibar, à Saint-Jean-le-Vieux. L’accueil chaleureux de la famille Lacroix fait partie des charmes de ce moulin. Démonstration de fabrication de farine de maïs bio. Visites de 15h à 19h, les samedi et dimanche. Tél. 05.59.37.06.72 ou 06.80.60.36.39

Le moulin de la forge ou atelier, Olhako Errota, à Saint-Pée-sur-Nivelle, est alimenté par un long canal de 600 mètres ouvert sur la Nivelle et parfois creusé dans la roche. Ce beau moulin, dominant le lit de la Nivelle, comporte trois paires de meules actionnées par des roudets. Il produit de la farine de maïs. Son nom vient de ce que dans des temps lointains il a du être une forge.

 

Le Moulin de la Forge, Olhako Errota, d’Ascain, comporte deux paires de meules entièrement restaurées. Il est aussi le reste d'une ancienne forge ou atelier qui fonctionnait jusque vers le XVIIe siècle.

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