Editorial.

Moulins qui rient et moulins qui pleurent,

par Claire Noblia,  présidente d’Ardatza Arroudet   

 

Après le Congrès rassemblant plus de 150 congressistes dans notre petite région du Pays basque, les mots me manquent pour remercier les dizaines de meunières et meuniers qui ont bien voulu parcourir tant de kilomètres! Ce congrès a été pour nous « l’anti-proximité » tant pour sa préparation que pour sa réalisation et c’est là que le miracle s’est produit...avec le plaisir partagé de rencontres, de conversations, de découvertes, d’échanges. L’éloignement de nos vies respectives et de nos associations de moulins n’a pas empêché la convivialité et les sourires. L’intérêt et la passion de chacun des participants ont dominé largement tous les soucis et les difficultés supportés par les pauvres organisateurs bénévoles que nous sommes.

Malgré ces excellentes journées, notre moral a suivi la dégringolade météorologique lorsque des milliers de tonnes d’eau se sont abattues sur notre petit territoire et sont venues remplir tous les lits de nos rivières côtières. La plainte des moulins ravagés a été perçue, reçue de plein fouet dans l’euphorie de l’après congrès. Treize moulins, oui, 13 moulins ont été inondés mais surtout abîmés, blessés, meurtris. Le choc a été très violent pour les propriétaires de moulins, pour les adhérents d’Ardatza Arroudet, pour le Conseil d’Administration et sa présidente ! Et il n’y avait pas de cellule de crise pour faire face à cette attaque sournoise et nocturne. L’administration et les divers techniciens de collectivités ou d’Etat n’ont pas voulu étudier l’impact de l’abandon des divers moulins existant dans les communes sinistrées.

La protection constituée par ces ouvrages hydrauliques, étagée tout au long du cours des ruisseaux, était une garantie bien meilleure que des barrages artificiels qui peuvent déverser des tonnes de boue, comme cela est arrivé à Saint Pée-sur-Nivelle.  

C’est dire combien vos messages de solidarité et d’encouragement nous ont fait du bien ! C’est dire combien toutes les aides financières seront les bienvenues pour compenser un petit peu le grand désespoir ressenti les premiers jours.

C’est dire aussi enfin, combien les ouvrages hydrauliques édifiés au cours des siècles avec l’aménagement  des canaux à l’air libre, d’étangs de retenue liés aux moulins étaient importants pour la prévention des crues dans notre région et sans doute, les autres. Il faut les remettre en état sans tarder!

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