Le
Bas-Rhin et ses rivières caractéristiques
Le Bas-Rhin est irrigué par un réseau de cours
d’eau assez dense. Les
rivières coulent d’ouest en est, trouvant leurs sources dans le massif
montagneux des Vosges. Elles ont un régime torrentiel dans un premier tiers,
voire plus de la moitié de leurs cours, avant d’adopter un rythme lent dans
la traversée de la plaine d’Alsace. Ce sont des affluents directs ou
indirects du grand fleuve du Nord, le Rhin, leurs eaux rejoignant toutes
celui-ci, certaines par l’intermédiaire de
l’Ill.
L’ Ill irrigue la plaine d'Alsace dans le sens de sa
longueur. Elle prend sa source dans le Jura alsacien, à Winkel avec une résurgence
à Ligsdorf, contourne Ferrette par l'est, bifurque vers le nord et se jette dans
le Rhin en aval de Strasbourg, après la chute de Gambsheim.
Longue de 223 km, elle arrose successivement
Altkirch, Mulhouse, Colmar et Sélestat. Dans la traversée de Strasbourg,
elle se divise en plusieurs bras et concourt à la renommée du quartier de la « Petite
France ».
La Zorn prend
sa source en Moselle à 840 m d’altitude, dans la forêt
de Valscheid, sur les pentes lorraines
du Grossmann entre le Donon et le Schneeberg où elle suit un parcours
montagneux sur un quart de ses 85
km de cours. A son arrivée à Saverne,
soit au terme d'un tiers de son
cheminement, elle a déjà dévalé
d'une hauteur de 660 mètres : il
ne lui reste plus que 60 m de dénivelé
à descendre pour retrouver la Moder,
à une quarantaine de kilomètres, au
niveau de Rohrwiller. Ces caractéristiques permettent de distinguer deux zones relativement
homogènes : le bassin de
la Haute Zom en terrain gréseux de
Dabo à Saverne en passant par Lutzelbourg, puis le bassin
de la Basse Zorn, en plaine, où le
cours d'eau sinue dans le sable et
le limon.
La fréquence des inondations de sa
vallée est supérieure à celles des autre rivières d’Alsace. Il ne
reste plus guère de moulins en activité sur la Zorn. La plupart ont connu une
reconversion et ce sont souvent aujourd’hui des résidences dont les propriétaires
se plaisent à conter l’histoire.
Le Giessen. Né
sur le versant est du massif du Climont à 675
m d'altitude, le Giessen a creusé son lit dans des vallées étroites,
qui communiquent par des cols situés à des altitudes de 500 à 800 mètres,
occupées par des villages étirés,
éparpillés le long du cours d'eau
entre des prairies et des collines boisées. Rivière
de type torrentiel très marqué au
niveau du haut bassin (42 % de
pente). le Giessen perd progressivement
de son impétuosité lorsqu'il coule
entre les collines où les feuillus
alternent avec des forêts de sapins. Entre
sa source et Villé, la rivière,
d'une largeur moyenne de 2 m en amont
et de 5 m dans la partie inférieure
est reconnue pour sa vocation
piscicole. A la sortie du massif vosgien,
le Giessen perd de son attrait. Débouchant
dans la plaine, il va souffrir
d'un manque d'eau chronique ; en période
de forte chaleur le Giessen disparaît littéralement sous
le sol graveleux, si bien qu'il n'est
pas rare d'assister à un assèchement total de son lit sur plusieurs kilomètres.
La Bruche est
la rivière la plus longue du
versant alsacien des Vosges (78
km), et se révèle être plutôt un torrent dans
sa partie amont. Elle prend sa source à 690 m d’altitude près du col de Saales.
Contrairement à d'autres rivières
de ce versant, qui sont presque à sec
durant l'été, elle bénéficie d'une
forte pluviosité annuelle au fond de
sa vallée (en moyenne 1 m.50
d'eau de pluie). Le contraste paysager
est saisissant, entre la large vallée vosgienne
encadrée de sommets de 1000 m et la
vaste plaine d'Alsace où débouche cette
rivière à Mutzig. Irriguant
successivement Saales, Rothau,
Schirmeck et Molsheim, jusque vers les années
soixante la Bruche fut le poumon d'une
activité industrielle et artisanale
(filatures, scieries...) qui
faisaient appel à son énergie pour
entraîner des turbines productrices
d'électricité. L’histoire
économique de la vallée de la Bruche est en grande partie celle du textile,
d’abord de la laine, à partir du
XVIIIe siècle avec ensuite la naissance d’une véritable industrie du coton,
à la période napoléonienne, suite au blocus continental.
La Mossig, une rivière industrieuse