La
FFAM place la sauvegarde des moulins au cœur des institutions
Article
de 2 pages d’André Lacour
Les activités de sauvegarde des
moulins 2016/2017 se sont caractérisées par une intervention tous azimuts dans
l’ensemble des institutions de notre République. Pour bien comprendre les
différents mécanismes dont on dispose, voici le diagramme simplifié de nos
institutions.
Le
pouvoir législatif, où
les deux assemblées élaborent et votent les lois, est le cadre de notre action
législative. Les propositions de lois sont programmées, par le gouvernement ou
par un parlementaire, en cours de session exclusivement. Une action législative
doit être portée obligatoirement par un ou plusieurs parlementaires. Ainsi,
pour agir à ce niveau, une association doit être reconnue et convaincante auprès
des parlementaires. Après des élections législatives, l’Assemblée
Nationale étant renouvelée, il faut reprendre le processus précédent. En
agissant directement sur le pouvoir législatif on participe à l’élaboration
de la loi, l’acte hiérarchiquement le plus élevé qui s’impose donc au
pouvoir exécutif.
Le pouvoir
exécutif est le cadre de notre action administrative. Il est patronné par
le Président et le 1er ministre. Ils signent les décrets
d’application précisant les modalités d'application d'une loi, le ministre
signe les arrêtés qui aboutissent à des
règlements, les circulaires et directives également signées par le
ministre sont des actes administratifs
pour faire fonctionner son administration. En fait il y a une hiérarchie de
valeur dans tous les actes que génèrent les pouvoirs législatif et exécutif ;
le diagramme ci-contre la représente ainsi que les références qu’ils
doivent respecter. Envers le pouvoir exécutif notre puissance de négociation
est faible, il dépend de l’engagement du ministre vis-à-vis de son
administration. Mais, comme le ministre est de passage et que les fonctionnaires
restent, le système de décision a énormément d’inertie.
La troisième institution est Le
pouvoir judiciaire, patronné par le Conseil d’Etat pour la justice
administrative, elle gère les conflits entre les différents actes (lois, décrets
d’application, arrêtés…..) et les actes administratifs (les circulaires et
directives) quant à leur conformité avec le bloc de Constitutionnalité, de
Conventionalité, les lois organiques et le bloc de Légalité. C’est le cadre
de notre action judiciaire. La cour de cassation patronne la justice citoyenne,
cadre dans lequel la FFAM n’intervient pas. Le pouvoir judiciaire ne peut que
contester les actes déjà établis.
Actions
juridiques
RECOURS EN CONSEIL D’ETAT DE L’ARRETE
PTG :
La FFAM par l’intermédiaire de Maître Remy a déposé un recours en excès
de pouvoir auprès du Conseil d’Etat contre l’arrêté APTG (Arrêté de
Prescriptions Techniques Générales) du 11 septembre 2015 du Ministère de l’Environnement
soumettant à autorisation les modifications d’installations existantes, ainsi
que la mise en service d’installations autorisées en vertu d’un droit fondé
en titre ou d’une autorisation délivrée avant le 16/10/1919 pour une
puissance inférieure à 150 kW.
La requête de
la FFAM est de trois ordres :
1.
A titre principal, l’annulation de l’APTG
applicable aux installations, ouvrages, épis et remblais soumis à autorisation
ou déclaration préalable L.214-1 à L.214-3 du code de l’environnement
2.
A titre subsidiaire, d’annuler à tout le moins, les
articles 2, 3,4 et 5 à 11 du même arrêté
3. Mettre à la charge de l’Etat la somme de 3 000 €
Résultat : une petite victoire, l'article 2 est annulé.
CONCLUSION
Depuis
2015, l’intervention de la FFAM dans le pouvoir législatif a montré
qu’elle était une manière très efficace d’agir, mais aussi très
exigeante dans notre engagement collectif. Elle nous a permis d’obtenir des
avancées vers la préservation des moulins. La notoriété de la FFAM en est
sortie grandie parmi les parlementaires et l’appareil d’Etat. Mais la
bataille est rude face à l’exécutif, les amendements votés devraient donner
des arguments plus forts aux avocats et donner ainsi plus de chance à nos
actions judiciaires. Nous devons surveiller de très près les décrets
d’application de la nouvelle législature et déposer des recours en Conseil
d’Etat lorsqu’il y a lieu.