Compte-rendu sommaire de l’Assemblée générale
du 14 mai 2017
Devant une assistance attentive, le
Conseil d’Administration présente les rapports confirmant la bonne santé
morale et financière de la Fédération, les actions passées et en cours
pour la défense de tous les moulins et la détermination à poursuivre dans
ce sens
La politique de la FFAM en 2016 a été
l’aboutissement et la prolongation de l’opération lobbying que nous
avions déclenchée en juillet 2015. Le contrat avec le cabinet d’affaires
Anthénor s’étant achevé en juillet 2016, plusieurs administrateurs ont
poursuivi les actions ce qui nous a permis d’obtenir des résultats inespérés
quelques années auparavant.
La « Charte des moulins » a
été abandonnée malgré une tentative de la faire signer par FNE, FNPF et la
FDMF en mars 2016. La lettre de la ministre de l’Ecologie aux préfets et la
nouvelle mission confiée au CGEDD pour faire un état des lieux précis et
une analyse de l’ensemble des blocages, changeait la donne, nous les moulins
nous existions et nous posions un réel problème au ministère.
L’actualité politique de la FFAM en
2016 a été intense et je remercie tous ceux qui sont intervenus, au point de
vue national dans les réunions dans les différents Ministères, l’Assemblée
Nationale et le Sénat, au point de vue territorial en rencontrant les élus,
en aidant et conseillant les propriétaires ayant des difficultés avec
l’administration.
Bilan
de l’année 2016
Le 7 juillet 2016 Loi CAP, cet
amendement visait à accorder une exemption patrimoniale pour les moulins
II. - Le
code de l'environnement est ainsi modifié :
1° L'article
L. 211-1 est complété par un III ainsi rédigé :
III. - La
gestion équilibrée de la ressource en eau ne fait pas obstacle à la préservation
du patrimoine hydraulique, en particulier des moulins hydrauliques et de leurs dépendances,
ouvrages aménagés pour l'utilisation de la force hydraulique des cours d'eau,
des lacs et des mers, protégé soit au titre des monuments historiques, des
abords ou des sites patrimoniaux remarquables en application du livre VI du code
du patrimoine, soit en application de l'article L. 151-19 du code de
l'urbanisme. » ;
2° L'article
L. 214-17 est complété par un IV ainsi rédigé :
IV. - Les
mesures résultant de l'application du présent article sont mises en œuvre
dans le respect des objectifs de protection, de conservation et de mise en
valeur du patrimoine protégé soit au titre des monuments historiques, des
abords ou des sites patrimoniaux remarquables en application du livre VI du
code du patrimoine, soit en application de l'article L. 151-19 du code de
l'urbanisme. »
8 août 2016 Loi Biodiversité,
Article 119.
Le III de l'article L. 211-1 du même
code est abrogé. »
28 décembre 2016 Loi Montagne,
A l’initiative de la FFAM,
l’amendement à l’article L 211-1 du Code de l’environnement a été rétabli
dans le cadre de la loi du 28 décembre 2016 de modernisation, de développement
et de protection des territoires de montagne, dite Loi Montagne.
15 février 2017, L’article L
214-18-1 du Code de l’environnement, définitivement adopté par l’Assemblée
Nationale le 9 février et le Sénat le 15 février 2017, instaure un véritable
"bouclier" pour les moulins situés sur les cours d’eau classés en
Liste 2
Article L 214-18-1. Les moulins à eau
équipés par leurs propriétaires, par des tiers délégués ou par des
collectivités territoriales pour produire de l’électricité, régulièrement
installés sur les cours d’eau, parties de cours d’eau ou canaux mentionnés
au 2° du I de l’article L 214-17, ne sont pas soumis aux règles définies
par l’autorité administrative mentionnées au même 2°. Le présent article
ne s’applique qu’aux moulins existant à la date de publication de la loi n°
du ratifiant les ordonnances n°2016-1019
du 27 juillet 2016 relative à l’autoconsommation d’électricité et n°2016-1059
du 3 août 2016 relative à la production d’électricité à partir d’énergies
renouvelables et visant à adapter certaines dispositions relatives aux réseaux
d’électricité et de gaz aux énergies renouvelables. »
Pour être tout à fait complet, il
convient de préciser que sont visés par ce texte les moulins hydrauliques
actuellement en activité pour la production d’électricité, mais aussi ceux
qui pourraient être remis en service à l’avenir, ce qui n’est pas tout à
fait clair dans le texte voté mais résulte très clairement des débats
parlementaires.
La table ronde mise en place par la
Ministre de la Culture à la suite du dépôt d’amendement sur la loi Création
Architecture et Patrimoine a comporté 6 réunions du 01-12-2015 au 21-12-2016,
le résultat : établissement d’une fiche sur le patrimoine et l’archéologie
qui devrait être remplie par les BE lors de toute étude sur un moulin ou son réseau
hydraulique. La mise en œuvre de cette fiche étant du ressort de la DEB ??????
Le 23 novembre 2016 une table ronde sur
les continuités écologiques, les usages et gestions des cours d’eau a été
organisée par la commission du développement durable de l’Assemblée
Nationale, la FFAM a été invitée à participer. Patrice Cadet notre
scientifique est intervenu avec une efficacité remarquée par les députés présents.
L’ensemble des scientifiques a conclu que le dogme inexact de destruction des
moulins existait bien, qu’améliorer les habitats était impossible tant que
la qualité de l’eau n’était pas au rendez-vous.
Le dogme de la restauration de la
continuité écologique, dont le principal objectif est d’éliminer les petits
seuils anciens qui alimentent les moulins, a fini par émouvoir les
parlementaires qui ont voté successivement ces différentes lois pour limiter
la disparition du 3e patrimoine de France : loi patrimoine, loi
biodiversité, loi Montagne, et enfin la loi sur l’autoconsommation et la
production d’énergie renouvelable qui protège les moulins producteurs d’électricité
situés sur les rivières en liste 2.
Le réseau FFAM est intervenu
copieusement sur le terrain en rencontrant les élus et leur faisant poser des
questions au gouvernement, ce flot incessant de questions et la décision de la
FFAM de ne pas signer la charte des moulins ont conduit la ministre à adresser
une lettre aux préfets pour qu’ils ne
concentrent plus leurs efforts sur les Cas de moulin et a déclenché une 2e
mission du CGEDD afin qu’ils évaluent les points de blocage et les sites
conflictuels. Ce rapport vient de sortir et ne nous convient pas complètement,
il est à l’étude, nous en reparlerons.
Un
point important de la loi CAP est l’inscription de nos moulins à eau et de
leurs réseaux hydrauliques, ainsi que les moulins à vent et éoliennes, comme élément
remarquable de la commune sur les PLU et PLUI en évoquant l’article L
151-19 du Code de l’urbanisme relatives au règlement du Plan Local
d’Urbanisme.
Les
perspectives à court et moyen terme
Cette
année 2017 a commencé par une paralysie des assemblées à cause des élections,
nous avons contacté tous les candidats, peu de réponses, les moulins ainsi que
beaucoup d’autres dossiers sont restés sur la touche. Aujourd’hui nous
attaquons les élections législatives, elles sont très importantes pour tout
notre réseau, chaque association doit rencontrer les candidats, parmi eux il y
aura notre représentant local à l’Assemblée Nationale, il est important de
l’informer de nos problèmes, de nos succès et de nos projets. En septembre
le même chantier nous attend pour les élections sénatoriales. Nous préparons
un modèle de courrier pour chaque élection.
Tout
ce travail est le fruit de l’investissement des associations sur le terrain et
auprès des élus, nous avons eu des résultats encourageants, mais ce que nous
devons atteindre c’est l’article L214-17 dans son application par la DEB, le
bureau de la FFAM va se remobiliser dès la rentrée parlementaire pour
intervenir sur ce dogme et son application. Notre équipe étudie les moyens
pour intervenir sur la loi, nous sommes en contact avec de nombreux
parlementaires, ils nous conseillent pour trouver les meilleurs angles
d’attaque et nous appuieront ensuite lors des passages en assemblée.
Le
but que s’est fixé le Conseil d’administration de la FFAM est de faire une
proposition de projet de loi par un membre soit de l’Assemblée nationale,
soit du Sénat, cette proposition sera le fruit des demandes des associations,
alors Mesdames, Messieurs les présidents donnez-nous des pistes pour bâtir
avec les parlementaires ces propositions.
Si
le nouveau Gouvernement propose une nouvelle loi sur l’eau et la Biodiversité,
nous nous inscrirons dans l’édification de cette loi, c’est une solution
que nous désirons ardemment mais nous n’en avons pas la maîtrise.
La
FFAM va se donner une mission à laquelle je vous invite tous : réussir la
biodiversité de nos rivières, pour cela nous allons avoir un outil
exceptionnel : le livre BBR, Bleu pour les faits rapportés par les
associations sur le terrain, Blanc pour les propositions que nous faisons, Rouge
pour les incohérences et inexactitudes du Plan d’Aménagement de la
Restauration de la Continuité Ecologique. Patrice Cadet nous explique que la
remise en activité des seuils, dont la transparence environnementale révélée
par des siècles d’existence, n’est plus à prouver.
Effacer
un seuil, c’est nier le passé, ruiner le présent et détruire l’avenir.
L’échec
dramatique de la stratégie de restauration de la continuité écologique était
inscrit dans la démarche elle-même qui a consisté à penser que l’on
pouvait cadrer et figer des systèmes aussi complexes que ceux qui régissent la
diversité écologique, avec une loi universelle, unique, au détriment de du
bon sens et de l’intelligence.
Parallèlement
à ces actions la FFAM présente un dossier au Conseil d’Etat pour une
reconnaissance d’utilité publique, cela nous donnera une notoriété supérieure
vis-à-vis de l’administration.
Notre
fonds documentaire, environ 700 ouvrages, a été ré- inventorié par quelques
membres du CA et il sera proposé à la bibliothèque des Arts et Métiers où
elle sera accessible au public, nos contacts nous donnent confiance dans la réussite
de ce projet.
Enfin
nous sommes partenaires dans le projet de restauration de la roue du Moulin de
la Chaussée, site emblématique de la FFAM et dernier moulin à eau de Paris,
nous avons eu une réunion avec un architecte du Patrimoine sur le site, il nous
a conforté sur ce projet en nous donnant des éléments incontestables. Comme
pour la restauration de 1995 il est question de faire réaliser une partie des
travaux par les Lycées Techniques du Val de Marne. Maintenant il faut trouver
le financement de ce projet, dans lequel la FFAM s’engage à hauteur de 10 000€.
La
FFAM adhère à « The International Molinological Society » qui a
une couverture internationale, plusieurs associations de la FFAM adhèrent, ce
n’est pas suffisant il faudrait que la grande majorité le fasse, notre action
en Europe et à l’international en dépend (cotisation minime de 32€). Dans
le même sens, nous nous engageons sur une route des moulins européenne, cela
renforcera concrètement notre rayonnement européen.
Les
sénateurs Bailly (Jura) et Chaize (Ain) nous ont assurés de leur concours,
soyons à la hauteur de cette mission. Albert Higounenc avait fait un appel dans
la dernière revue de Moulins de France : donnez-nous des pistes pour rédiger
cette proposition de projet de loi…Tous ensembles nous sommes sur le bon
chemin pour prouver que « nos moulins sont un patrimoine plein d’énergies »
et notre méthode reste la même : Information,
Dialogue et Fermeté.
Le prochain congrès 2018,
sera organisé par l’association des Amis des moulins du Poitou.