Le moulin à vent de Beaugas « Dit le moulin des trois moulins »
Par René Billat, membre du CA de l'ADAM-LG secrétaire de l'association "Les Ailes de Coulx" Extrait d’un article de 2 pages avec photos.
Ce
moulin, situé dans les coteaux au nord du Lot, en plein cœur du département,
appartient à Claudette et Marius Gouin depuis 4 générations. C’est un
lieu très réputé et visité par un millier de visiteurs chaque mois de mai
en raison de sa collection d’iris exceptionnelle. Il a fait l’actualité
dans le monde des moulins du Lot-et-Garonne ces derniers mois, notamment avec
une troisième rénovation des ailes en 30 ans.
A
en croire la date qui figure sur le linteau de sa porte, le moulin à vent des
trois moulins aurait été construit en 1752. Il figure dès la fin du XVIIe
siècle sur la carte de Cassini et doit son nom à la présence de deux
autres moulins, dans un rayon de trois cents mètres, aujourd’hui disparus.
Un
acte de 1886 nous renseigne sur ses différents propriétaires, anciennement
possédé par un sieur Lafon de Cancon. Après la faillite de ce dernier, il
est mis en vente au prix de 1 600 francs. L’acte de vente précise que
« le tout est en mauvais état ». C’est le sieur Jean Vincent,
demeurant au Payral sur la commune de Beaugas, qui achète alors le moulin,
pour la somme de 400 francs.
Le
moulin sera ensuite la propriété de la famille Richard durant 4 générations
de 1903 à nos jours. Fils de Pierre Richard, meunier sur la commune de
Lauzun, Jean Richard exploite avec Marie Tournan le moulin de 1870 à 1910.
Ils l’achètent en 1903. Ferdinand Richard
(fils de Jean) achète la ferme de « Malvezy » et devient
agriculteur : le moulin tombe en ruine. Fernand
(fils de Ferdinand) descend la meule à la ferme en 1942. Il remonte le mécanisme,
entraîné par un moteur électrique, et continue à moudre jusqu’en 1960.
Claudette Richard (fille de
Fernand) et Marius Gouin, son époux, commencent la restauration du moulin des
trois moulins en 1980.
Le
moulin en ruines ne comportait plus qu’une tour qui sera restaurée en
premier lieu. En 1983, ils ont fait poser la charpente et la couverture en cèdre.
Le choix retenu est une toiture fixe, avec les ailes adossées aux vents
dominants d’ouest, sans système de mouture, le mécanisme d’origine étant
installé à la ferme de Malvezy depuis 1942. Les ailes sont équipées d’un
entraînement par un moteur électrique et d’un frein à sangle. En
l’absence de meules, le premier étage sera aménagé ensuite d’une
chambre.
Après
plusieurs visites de moulins, de contacts auprès de conseillers FFAM,
notamment des régions nordiques où le métal apparaît dans la tête de
l’arbre voire même pour les vergues, les propriétaires ont retenu la
solution restauration métallique. Avec l’appui d’un artisan local, de
voisins et amis et une forte mobilisation des propriétaires, la réparation
fut bouclée pour la fin décembre, un petit trimestre. Même si les puristes
diront que cette restauration ne respecte pas les matériaux du patrimoine
ancien, c’est une vraie réussite sur le plan esthétique et pour la longévité
recherchée par les propriétaires. Le moulin de Beaugas a retrouvé ses ailes
animées sur ce champ d’iris pour le plus grand bonheur de ses propriétaires.