Survol de l’histoire des deux moulins
à guède de Templemars, par Yves Coutant
Extrait
d’un article de 7 pages avec cartes, graphiques, et reproduction de documents.
Le moulin à guède de Templemars fait
son apparition dans les comptes en 1379. Bien que certains détails du compte
des dépenses de cette année-là suggèrent la présence de deux moulins à guède
je préfère suivre le compte des recettes qui ne parle que d'un seul moulin,
comme les comptes des années suivantes.
C'est en 1395 qu'on construit un second
moulin à guède à Templemars, à l'emplacement de l'ancien moulin, qui, lui,
est démantelé pour être réédifié ailleurs dans la commune. Les travaux les
plus importants et partant les plus onéreux s'exécutent à tasque,
c'est-à-dire à forfait. Les entrepreneurs s'assemblent autour d'une chandelle
allumée et proposent leur prix, qui est toujours inférieur à celui des
concurrents. À l'extinction de la chandelle, c'est celui qui a lancé le prix
le plus bas qui exécutera les travaux. Le plus souvent les contrats précisent
que ces travaux à tasque s'exécutent « aux risques et périls de
l'ouvrier », formule qui couvre sans doute autant les éventuels défauts
que l'entrepreneur se verrait obligé de réparer que les risques financiers
Pour le transport des éléments en bois des deux moulins, il faut dix-huit
charrois à trois ou quatre chevaux. Ce transport se fait à corvée, ce
qui signifie qu’il incombe aux sujets corvéables du domaine.
Les moulins à guède de Templemars ne
sont ni acensés ni affermés. Les manants versent à la Saint-Remi (le 1er
octobre) – c'est-à-dire à la fin de la saison des weddages – une
redevance proportionnelle à la quantité de guède moulue : ainsi en 1378
on y moud 32 bonniers un quart, et en 1380 30 bonniers et demi[1].
Au prix de 26 gros le bonnier, cela fait respectivement 41 lb 18 s 6 d et 39 lb
13 s. Pendant ces deux années, les frais d'entretien et de réparation au
moulin s'élèvent à 20 lb. 12 s., ce qui donne un rapport annuel d'environ 30
lb.