Le moulin de Montciant, musée
de la meunerie.
Communiqué par René Fessy.
Extrait
d’un article de 2 pages. Photos de l’auteur.
De loin, le moulin de Montciant est facilement repérable
au bord de la D 26. Ses 3 étages imposent leur présence, et le Barbenan court
s'écraser sur les deux roues à augets, à l'arrière du moulin. Il a cessé
son activité en 1987 à la suite de la retraite du meunier, André Beluze. Ne
voulant laisser oublier ce patrimoine, les époux Beluze décidèrent d’en
faire un musée. La première visite eut lieu au mois d'août 1991, à
l'occasion d'une journée découverte. Ce fut le déclic.
Petit
historique. D'après
les documents, le moulin actuel de Montciant daterait de 1825. Ce n'est qu'en
1880 que la famille Beluze en prend possession. Jusqu'en 1927, la farine était
livrée au moyen de chariots tirés par des chevaux de trait. Pendant la période
de récolte du blé, le meunier faisait le tour des fermes et achetait le grain
à moudre. Le blé était livré par les paysans. En 1928, un camion remplace
les chevaux qui désormais restent au pré. Les affaires marchent bien, et en
1950 puis en 1955, le moulin est modernisé. A partir de 1975, la concurrence
devient forte. Maintenir en activité un moulin, cela devient difficile et peu
à peu la profession disparaît. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une dizaine de
moulins dans le département de l'Allier alors qu'en 1939 on pouvait en compter
au moins 190. Quand Monsieur Beluze était meunier, entre 1930 et 1970, il y
avait 3 ouvriers plus lui au moulin. L'heure de la retraite arrivée, il n'y en
avait plus qu'un seul. Jadis, le meunier couchait dans son moulin. Quand le
moulin tournait, on sentait les vibrations jusqu'à l'intérieur de la maison
d'habitation qui se trouve à côté. Tous les 2 ou 3 jours, il fallait
repousser les assiettes au fond des étagères, avant qu'elles ne tombent sur le
sol. Avant 1960, les sacs de farine étaient en toile de jute et pesaient 100
kilos. La capacité d'écrasement était de 40 qx / 24 h et 70% de la production
étaient destinés à la farine pour les boulangers.
Musée
vivant : Le
moulin fonctionne uniquement par la force hydraulique grâce à l'eau du
Barbenan qui actionne ses 2 roues à augets. Au rez-de-chaussée, se trouve la
partie engrenage transmettant le mouvement de l'arbre entraîné par les deux
roues à augets. Au premier étage du moulin se trouvent les appareils à
cylindre. A l'arrière de ces appareils, on voit toujours les meules en
pierre... et l'on pénètre dans la chambre du meunier. Le second étage est
occupé par les "descentes", c'est-à-dire les conduits qui servaient
à alimenter les broyeurs, et les machines utilisées pour nettoyer le blé, des
tarares et des trieuses. Au 3e enfin, se trouvent le planchister et la bluterie.
Le
moulin de Montciant au Breuil (Allier) livre tous ses secrets vous permettant de
comprendre sa vie et son évolution. La machinerie restée intacte est toujours
prête à fonctionner. Visite guidée et commentée en juillet et août, (vendredi, samedi et dimanche à 14h30, 15h30 et 17h ;
sur RV les autres jours et hors-saison). Renseignements : 04 70 55 01 68 ou
04 70 55 01 09. Courriel : videt03120@orange.fr