Les Amis des moulins marnais accueillent royalement

le congrès 2012 de la FFAM

Résumé d’un article de 4 pages avec photos, par Bernard Sauldubois

 

Reims, cité du sacre des rois de France est la ville idéale pour un congrès, le temps d’un long week-end culturel et gourmand.  Il y a aussi la Champagne en mai : de grandes étendues plates avec leurs damiers de blés verts et  de colza en fleurs, soulignées par la montagne de Reims qui se profile à l’horizon. C’est dans ce cadre que s’est déroulé le Congrès 2012 de la FFAM, avec environ 150 congressistes sous la houlette de la sympathique et dynamique équipe de l’association des Moulins marnais.

Un programme de conférences diversifié. Le travail commence le vendredi 27 mars, dès 14 heures avec 4 intervenants.

Jean-Claude Baron, des Moulins d’Anjou a traité l’épineux problème de la sauvegarde des moulins à vent et de leur pérennité, menacés par le vieillissement des éléments du moulin, en particulier l’arbre et les ailes ; mais aussi par les problèmes de succession dans les familles. Des solutions ont été proposées pour le premier point ; elles sont beaucoup plus difficiles pour le second point.

Isabelle Malfant Masson, généalogiste, a présenté sa spécialité en recherche de droits d’eau aux archives et chez les notaires. Ses activités peuvent intéresser tous les propriétaires de moulins.  "Je collecte pour vous tous les documents permettant d'apporter la preuve que vous êtes en droit d'exploiter la force hydraulique résultant du fondé en titre de votre prise d'eau".

Boris Lustgarten, directeur de l’EPTB de la Sèvre Nantaise, a exposé les démarche entreprise depuis de nombreuses années, autour de cette rivière qui fait la frontière entre la Loire-Atlantique et la Vendée.

Daniel Markovitch, président de l’AFEPTB, premier vice-président du Comité National de l’eau et Vice président de l’ONEMA  a rappelé les buts des Établissements Publics territoriaux de bassin (EPTB) : pour faciliter à l’échelle d’un bassin hydrographique la prévention des inondations et la gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que la préservation et la gestion des zones humides, pour contribuer à l’élaboration et au suivi du schéma d’aménagement et de gestion des eaux, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent s’associer au sein d’un EPTB. Le regroupement de ces collectivités peut prendre trois formes : institution interdépartementale, syndicat mixte ouvert, syndicat mixte fermé.

Samedi et dimanche après midi : visites de moulins marnais . Selon la statistique de 1809, le département de la Marne a compté 836 moulins à blé soit 436 moulins à eau et 400 moulins à vent, ce qui équivalait à un moulin pour 375 habitants.

Le circuit du samedi nous a conduit au sud du département, vers trois moulins sur la rivière le Fion, le Moulin à eau de Bassu, le Moulin à eau de la Comanderie, à Saint –Amand sur Fion et le moulin à eau de Domprémy. Ces trois moulins à eau ont conservé leur roue, et leurs bâtiments, à pans de bois, sont remarquables. Suivra le célèbre moulin à vent de Valmy.

Le dimanche après-midi,  nous avons visité trois autres moulins sur la Suippe au nord de Reims : le moulin de Boult-sur-Suippe, la minoterie Lorin en activité à Auberive et le moulin d’Heutrégiville.

Au moulin de Bassu,  un curieux appareil générateur de chaleur : le Bouchoterme  fonctionne sur le principe de Joule qui dit que si on prend un récipient d'eau, l'eau a une température de «  t », Si on remue l'eau dans ce récipient, la température de l'eau augmentera de « t+x ». En d'autres termes, plus le Bouchoterme tourne vite, plus il va produire de le la chaleur.

Au moulin de la Commanderie, un remarquable mécanisme d’entraînement des meules, rouet de volée, fer de meules sont en fonte, polie parfaitement entretenu par les propriétaires. Il est possible que ces pièces proviennent des fonderies d’art de la Haute-Marne toute proche.

Au Moulin à vent de Valmy, nous avons eu le plaisir de voir le moulin avec ses ailes entoilées même si le vent n’était pas suffisant pour les faire tourner. Ce moulin, récemment restauré, mais inexploité pour le tourisme, a été pris en charge par Erwin Schriever, constructeur du moulin à vent de Dosches (Aube), qui a entrepris sa révision et quelques modifications pour le rendre opérationnel. D’importants commentaires nous ont été présentés sue la bataille de Valmy qui s’est déroulée aux pieds de ce moulin.

L’incroyable moulin d’Heutrégiville de Phillippe et Maryline Bailly est une ancienne minoterie, dont le vaste bâtiment a conservé l’ensemble de ses équipements de meunerie. Dans les espaces disponibles, qui sont nombreux, ont été aménagé des expositions de pendules et de postes de TSF, en tous points remarquables. Le moulin abrite également une microcentrale hydroélectrique.

Le lundi. Visite du moulin Picot à Saint Memmie, à la hauteur de Chalons en champagne. Reste de beaux murs en craie et une toiture tournante en très bon état. Il a eu des ailes Berton. Il a été construit en 1739 suite à la destruction des moulins de Chalons pour changer le cours de la Marne en raison des inondations de la ville. Il fût ensuite un pigeonnier et a servi aussi de tour de télégraphe Chappe. Son intérêt réside dans ses graffitis sur les murs (époque de la révolution). Une revue a été publiée sur ce moulin.

Ensuite direction Trois fontaines (vers Vitry le François) en traversant une région de bocage et de jolis villages : Étrepy qui possède un circuit hydraulique « lavoirs » ; Pargny sur Saulx, grande tuilerie et église en briques intéressante ; vallée de la Bruxenelle, forêts ; Cheninon, belle église et halle en bois ; Hameau de Brusson qui fût riche en moulins (forges)

A Trois Fontaines, visite de l’Abbaye cistercienne créée en 1118 par 12 moines et qui y furent jusqu’à 200. De beaux restes permettant d’imaginer ce qu’elle a été. Dans le parc, fût construit un château,  entourés d’arbres splendides.

Accueil par les meuniers du moulin de l’Abbaye. Le moulin est devenu la résidence principale des meuniers. Ils ont remis en état le canal et fait une roue en métal, pour le décor.

En conclusion, le congrès 2012 s’est déroulé à la satisfaction générale, avec des points forts : la découverte d’une région à l’agriculture dynamique, dont le Champagne n’est pas la seule carte maîtresse. Les moulins visités présentaient un grand intérêt en raison de leurs équipements et leur architecture bien représentatifs de leur région. Merci aux Amis des Moulins Marnais, à son président Gilbert Bardoneschi et toute son équipe, ainsi qu’aux propriétaires ou animateurs de moulins visités, pour l’organisation de ce congrès et l’accueil.

Bernard Sauldubois

 

Assemblée générale du dimanche matin

M. Gilbert Baraban, conseiller municipal à Reims nous accueille et nous assure de son soutien. Remerciements à Jean Bruggeman, président d’honneur de la FFAM qui nous honore de sa présence. Après une assemblée générale extraordinaire modifiant statut et règlement intérieur afin de porter le nombre des membres du conseil d’administration à 20 membres maximun, l’assemblée générale ordinaire s’est déroulée. Après l’agrément de 13 nouvelles associations, 3 associations territoriales et 9 associations locales, la FFAM compte 98 associations membres, dont 56 associations territoriales et 42 associations locales (contre en 2011, 90 associations membres, dont 52 territoriales et 38 locales). La section des membres individuels regroupe au jour de l'AG 215 membres dont 37 nouveaux pour 2012.. Sont présentes aux AG : 38 associations et 24 représentées, soit au total 62 associations sur 93, soit 106 voix présentes ou représentées sur  un total de 148. (Voir compte rendu sur www.moulinsdefrance.org/index.html)

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