La cuivrerie de Cerdon (Ain)

                  Un « moulin » bien particulier… en réel danger de disparition !

 

Article de 2 pages avec photos de Maurice Goy

 

A mi-chemin entre Lyon et Genève, est niché le village de Cerdon, lieu de passage depuis les temps les plus reculés. Le caractère, que l’on peut qualifier d’exceptionnel de sa cuivrerie est sa position de dernier témoin de l’utilisation des roues à aubes (il y en a 3 sur le site) dans un secteur d’activités à échelle industrielle.

Cette usine  « posée » en 1854 est due à Charles Eugène Main qui crée son entreprise avec ses 2 fils Joseph et Charles Eugène, dans les locaux d’un vieux moulin à papier sur “le ruisseau de la Suisse” qui fournira l’énergie recherchée. C’est la seule raison de l’implantation de l’usine à Cerdon, il n’y a jamais eu de cuivre dans le sous-sol de la région. L’usine s’est développée très rapidement grâce à ses productions « à l’export » : articles pour l’Orient, orfèvrerie hôtelière, accessoires pour la soierie, la chimie, la viticulture, ustensiles culinaires, objets d’art religieux… Au début du XXe siècle, elle comptait plus de 80 ouvriers et figurait parmi les plus importantes Cuivreries de France. Pendant plus d’un siècle, elle a connu des heures de gloire et une surprenante renommée dans les milieux professionnels du Monde entier. Puis les guerres, les crises économiques, l’exode rural, le virage manqué vers la modernisation à partir des années 1950, ont provoqué sa décadence. Fin 1979 (à 125 ans), elle est déclarée inutile et condamnée à la ferraille !

C’est alors qu’in extrémis, le dernier descendant des 5 générations d’ouvriers engage le pari (dans le scepticisme général) de la relever de ses ruines pour lui donner une seconde vie en lui attribuant une nouvelle vocation : celle d’un lieu de mémoire industrielle, un exceptionnel témoin des évolutions technologiques des XIXe et XXe siècles, pendant la période « clé » de l’humanité… la naissance de « l’ère industrielle ».

« Si on réussissait à relancer ses activités dans son cadre et avec son matériel authentiques, elle pourrait fort bien constituer un attrait touristique, dans le domaine innovant de la Culture patrimoniale, scientifique et technique (on appelle cela maintenant le Tourisme Industriel). Une occasion de réaliser notre rêve, de relever le flambeau des valeureux « ouvriers-vignerons » cerdonnais, à l’habileté légendaire, en pérennisant leur Histoire et celle de leur petite Entreprise rurale, devenue grande ! Peut-être aussi une chance de dynamiser l’économie locale ? »

Les portes sont alors ouvertes au grand public qui ignorait complètement cette Usine. Les médias séduits par cette idée, deviennent de précieux supporters. Le succès populaire grandit rapidement (40 000 visiteurs en 1983)…

 Une Association de soutien « Les Amis de la Cuivrerie de Cerdon » créée en juillet 2009, se proposait de prendre en charge les actions de Restauration du Patrimoine et Culturelles (visites plus pédagogie) .Mais les subventions auxquelles elle pensait avoir accès ne sont pas arrivées ! En juillet, nous avons informé les médias de notre probable fermeture fin septembre.  

A partir du 30 juillet, les journaux, revues, radios et TV nationales : TF1 - 13 h. et FR3 (+TV8 Mont Blanc) ont développé cette information. Cette « campagne » a déclenché un mouvement de soutien, que nous n’avions même pas imaginé, venant de toute la France : encouragements sous toutes formes, désolation d’apprendre l’absence des Pouvoirs Publics à nos côtés « pour sauver ce Patrimoine unique au Monde »… et des centaines de personnes qui sont venues à la Cuivrerie pour acheter des articles afin de nous aider à tenir ! (on en a vu de Nice, Suisse, ...) Grâce à eux et nous ne les remercierons jamais assez, nous avons pu éviter le dépôt de bilan et payer tous nos fournisseurs ainsi que les licenciements du personnel

Maintenant, nous avons mis la Cuivrerie « en sommeil » pour quelques mois. Pendant cette période, nous recherchons le pilier financier qui nous manque ! avec à nos côtés, l’Association, des organismes et personnalités qui ont à cœur de sauvegarder et pérenniser pour transmettre ce site unique. Grâce à eux, il reste, pour nos futures générations, une toute petite lueur d’espoir !          

Contact :  Maurice Goy, propriétaire gérant,    descendant de 5 générations de dinandiers.

 www.cuivreriedecerdon.com       contact@cuivreriedecerdon.com

 

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