A découvrir : le moulin à papier de Richard de Bas

 

Résumé d’un article de3 pages avec photos.

Le premier propriétaire connu est Antoine Richard qui acquiert en 1463 un moulin à papier déjà en état de fonctionnement. Ce qui laisse penser que le moulin est plus ancien. L’Auvergne était probablement une région de production papetière dès le XIVe siècle.

Le dernier propriétaire occupant est Claude Chantelauze, décède le 26 décembre 1938. Il fabriquait du papier dit « Joseph », papier filtre de couleur grise qui servait pour l’industrie pharmaceutique.

Dès 1943, le moulin de Richard de Bas rouvre ses portes et accueille du public, devenant ainsi le premier écomusée de France. Aujourd’hui Richard de Bas continue de fabriquer, feuille à feuille à la main, à partir de vieux chiffons de récupération, et séchées à l’air sur cordes.

Classé Monument Historique, par arrêté du 30 décembre 1983, le moulin Richard de Bas est une structure privée. Il abrite le « musée historique du papier » qui a reçu plus de 3 millions de visiteurs à ce jour. Vous découvrirez en ce lieu, lors d’une visite commentée passionnante, les origines du papier ainsi qu’un moulin à maillets en fonctionnement où des hommes et des femmes perpétuent tout un savoir-faire manuel.

La roue à augets, alimentée par le dessus reçoit les eaux du ruisseau de Laga. Elle est abritée à l’intérieur du  bâtiment et tourne à 25 t/min produisant l’énergie équivalente à un moteur de 3 CV. Elle entraîne l’arbre à cames. Cet axe en sapin de 11 mètres de long et de 60 cm de diamètre, est muni de lèves ( cames) pour soulever tour à tour les maillets qui vont pilonner les chiffons mélangés avec l’eau.

La salle des piles à maillets est la plus grande salle voûtée du moulin. Elle comprend cinq piles en granit contenant chacune trois lourds maillets en bois de pin, ferrés en leur extrémité de clous en acier forgé. Le papetier déverse dans le creux de pile  en granit 7 kg de toile blanche en petits morceaux et rajoute 36 litres d’eau. Le défibrage dure douze heures avec circulation de l’eau pour le lavage du chiffon, puis encore vingt-quatre heures pour le raffinage de la pâte. Après ces trente-six heures de préparation, les maillets ont achevé leur travail et le chiffon broyé mélangé à l’eau pure du ruisseau se transforme en pâte à papier.

La cuve contient 1 500 litres de pâte et est chauffée par un poêle à bois appelé pistolet. L’ouvreur plonge la forme, cadre en bois muni d’un tamis métallique, dans la cuve pour en recueillir la quantité de pâte nécessaire à l’épaisseur qui est désirée. Après quelques instants d’égouttage, l’ouvreur passe la forme au coucheur qui dépose un feutre sur la feuille précédente et, par un mouvement de bascule exerce une pression sur le côté de la forme pour décoller la couche de pâte du tamis. L’opération du couchage est extrêmement délicate. Les compagnons papetiers vont ainsi réaliser une porce de 100 feuilles qui est l’unité de pressage. Chaque jour il se fabrique de 400 à 500 feuilles de papier au Moulin Richard de Bas.

La presse du Moulin Richard de Bas est constituée de deux jambes issues de tronc de merisiers de 80 ans environ, en conservant les grosses racines de la souche et le départ des branches maîtresses ; c’est entre ces deux points d’appui que se fera l’effort de pression. La croise en cœur de chêne de 60 cm de côté reçoit encastré, l’écrou de bronze (120 kg) dans lequel la vis d’acier fileté monte ou descend. Cette vis appuie sur des pièces de hêtre en contact avec la porce. Ce pressage constitue la phase la plus spectaculaire de la fabrication : presser suffisamment la porce après un effort violent, sera réduite au tiers de sa hauteur : 40 tonnes de pression auront expulsé près de 80 % de l’eau contenue dans la pâte à papier encore fraîche.

Grâce au pressage, les fibres de cellulose ont trouvé leur cohésion et ce qui n’était qu’une couche de pâte imbibée d’eau se transforme en une feuille de papier, encore humide mais suffisamment solide pour être « levée ». Cette opération très délicate du levage consiste à séparer la feuille du feutre auquel elle adhère. L’ouvreur, d’un geste précis, décolle la feuille blanche qu’il vient de fabriquer et effectue un premier contrôle sur la qualité du papier.

Les 100 feuilles de papier sont déposées l’une sur l’autre sur une planche en bois, et c’est sur la tête qu’elles seront portées vers les étendoirs pour leur séchage.

Vastes greniers, formant le deuxième étage des moulins à papier dont les murs sont faits de planches de bois de pin, non jointives, pour faciliter la circulation de l’air. La durée du séchage  est variable  selon les saisons.  En été, 48 heures suffisent. En hiver, il faut attendre deux semaines avec le risque qu’il gèle. Le printemps et l’automne apportent  les conditions les plus favorables : le papier sèche en quelques jours, d’une manière lente et régulière, équilibrant son humidité interne avec celle de l’atmosphère.

Les feuilles sèches sont amenées à la salle de triage où elles sont soigneusement examinées une à une. Ce papier est particulièrement apprécié par les restaurateurs et les relieurs de livres rares et anciens, qui y retrouvent l’authenticité des papiers d’autrefois, tout comme les éditeurs et les imprimeurs qui tirent en typographie ou en offset les exemplaires de tête des livres d’artistes pour les bibliophiles. L’artiste, peintre ou graveur, dessinateur ou aquarelliste, trouvera un large choix de grammages, de teintes et de formats comme support à ses œuvres.

Moulin à papier RICHARD DE BAS   Musée Historique du Papier - 63600 AMBERT

Tél. 04 73 82 03 11   Email : rdb@wanadoo.fr    Site Internet : www.richarddebas.fr

Le moulin de Richard de Bas est un des maillons de « La route des moulins d’Auvergne » organisée par l’association des amis des moulins d’Auvergne, siège Mairie de Bourg-Lastic  63760 -  Tèl : 04 73 87 56 81

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