Alsace -  Les moulins du Sundgau

Le Sundgau est la région qui se trouve à l’extrême sud de l’Alsace. Il a pour limite le Rhin à l’est, la ligne de partage des eaux Rhin-Rhône à l’ouest, la plaine d’Alsace au nord et la frontière suisse au sud.

Un réseau hydrographique très riche y a permis l’établissement de 162 moulins répertoriés.

Il a fallu dépouiller de nombreuses archives qui en Alsace sont, à parties égales, en allemand et en français, pour certains même suivre des cours de paléographie, lire et comprendre dans les deux langues les ouvrages spécialisés anciens et modernes, aller sur le terrain pour reconnaître les lieux, questionner, photographier, aussi visiter moult écomusées, en France, en Allemagne, en Suisse…Bref, des travaux d’Hercule qui ne sont possibles que dans le cadre du bénévolat.

Au départ il avait été question de faire simplement un petit livret concernant le moulin de Walheim appartenant aux époux Hugelé et que beaucoup d’ Amis des moulins ont eu l’occasion de visiter. Mais ce projet s’est hypertrophié jusqu’à un total de 1 220 pages, constituant probablement l’ouvrage le plus exhaustif fait sur l’histoire des moulins d’une région donnée.

Celle-ci a été divisée en 4 bassins fluviaux dont chacun a fait la matière d’un volume.

-Volume I (1999) Le bassin du Rhin par Paul Bernard Munch.

-Volume II (1999) Le bassin de la Largue par Pierre Gutknecht.

-Volume III (2000) Les bassins de l’Ill et du Thalbach par Marc Glotz et Guy Meyer.

-Volume IV (2001) Les bassins de la Doller et de la Suarcine. Technique du moulin. Synthèses. Travail collectif.

Les trois premiers volumes et une partie du quatrième font, moulin par moulin, l’étude de leur histoire au fil des siècles, de leur évolution technique et de leur disparition.

Nous avons eu la chance de trouver dans les archives de très anciennes cartes de la première moitié du XVIIIe siècle avec l’implantation des moulins ainsi que beaucoup de documents administratifs faisant état de leurs équipements, de leurs productions, de leurs propriétaires. Beaucoup de moulins étaient, pendant la Première Guerre mondiale, situés sur le front et ont été détériorés ou détruits, ce qui a occasionné d’importants dossiers de dommages de guerre avec inventaires complets.

Au cours de ces recherches, il est apparu que l’énergie hydraulique des moulins, comme dans d’autres régions, fut à l’origine des industries, dont celles du textile qui ont fait la renommée de Mulhouse. Grâce aux talents de Guy Meyer, Dominique Hugelé, Mathilde Franc de Ferrière, Denis Cartier, nous avons pu intégrer de nombreux croquis dans nos ouvrages. La chance a aussi été avec nous, lorsque Marc Glotz a déniché dans les archives de la famille de Reinach Hirtzbach, le plan détaillé d’un moulin et d’une huilerie que nous avons daté d’après la technique qui y est figurée, de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Dans la partie générale du volume 4, nous nous sommes appliqués à présenter quelques chapitres originaux :

-la théorie d’un spécialiste de l’attelage antique sur l’histoire de la meunerie ? un excellent chapitre de Guy Meyer avec de nombreux croquis sur la mise en œuvre très diversifiée du moteur hydraulique,

-les autres fonctions d’un moulin avec des croquis de Leupold, un ingénieur allemand (1735),

-le moulin de Walheim, exemple des nombreuses applications de l’énergie hydraulique avec les croquis de Dominique Hugelé,

-un chapitre a été réservé à l’épeautre et à l’égrugeoir, la machine qui servait à le préparer. L’épeautre ou « blé vêtu » était une spécialité du sud de l’Alsace, une céréale que cultivaient déjà les Romains,

 -un coutumier autrichien de 1585, date où le Sundgau faisait partie de l’Autriche, constitue déjà un règlement bien structuré de la meunerie avec ses droits et ses devoirs,

-à l’époque de la présence allemande en Alsace, une corporation obligatoire des meuniers y avait été créée et a laissé des archives de 1888 à 1914,

-un chapitre donne un aperçu des accidents et de la pathologie des meuniers,

-Marc Glotz fait la synthèse de l’histoire des moulins du Sundgau entre 1550 et 2000,

-un lexique français – allemand, un chapitre sources et archives, ainsi qu’une bibliographie (livres et cartes) et un chapitre route des moulins, complètent le 4ème volume. Avec sa partie générale, il devrait intéresser un grand nombre d'Amis des moulins.

Notre travail a eu une très grande résonance régionale et a mis en lumière l’histoire oubliée des moulins qui somnolaient au bord des rivières. Il est d’ores et déjà question de faire une route des moulins dont le fleuron serait le moulin de Walheim. Le projet est à l’étude. Nos livres, vendus au prix de revient, ont été très demandés et des rééditions seront nécessaires. Plusieurs fois aussi la télévision régionale a sollicité l’un ou l’autre des auteurs pour parler moulin. Ce travail de bénévoles est un bon exemple des résultats pouvant être obtenus par le dynamisme d’une société d’histoire dans le cadre de la connaissance et de la sauvegarde du patrimoine d’une région donnée. Depuis ce travail, un musée du pain et de la meunerie a vu le jour à Sélestat et une exposition itinérante conçue par les auteurs fait le tour du Sundgau. La meunerie y est impliquée sur une vingtaine de panneaux et à l’aide de plusieurs objets que les propriétaires du moulin de Walheim ont bien voulu mettre à note disposition. Une trentaine de conférences avec projections ont été données tant à l’université populaire de Mulhouse que pour de nombreuses sociétés d’histoire. La demande est importante et atteste d’un intérêt croissant pour ce patrimoine… à l’instar de ce qui existe en Suisse ou en Allemagne dont le Sundgau touche les frontières.

                                                                                           Pierre GUTKNECCHT, l’un des auteurs

 

On peut se procurer ces ouvrages en s’adressant à :

Société d’Histoire du Sundgau, BP 26  - 68400 Riedisheim

 Volume I    (90 F)    13,72 euros

 Volume II    (90 F)   13,72   

Volume III  (150 F)  22,87

Volume IV  (164 F)  25,00

Frais de port et d’embalage pour un livre (30 F) 4,50 euros

En cas de demande de plusieurs ouvrages, les frais sont ramenés à un forfait de (45 F) 6,80 euros

Chèque libellé au nom de la Société d’Histoire du Sundgau.

 

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