Moulin à nef sur le Tarn.

Article de 6 pages, par Claude RIVALS, avec dessins et plans  cotés d’un moulin à nef de la rivière  Tarn vers 1820. Un document exceptionnel découvert aux archives départementales du Tarn-et-Garonne à Montauban.

I. Les Problèmes liés à l’emplacement des moulins à nef

Le 30 juillet 1811, le préfet du département de Tarn-et-Garonne envoi à l’Ingénieur en chef du département une  pétition du sieur Auzas, de Montauban, tendant à obtenir un emplacement distinct, suivant les hautes et basses eaux, pour son moulin à nef sur le Tarn, dans le Territoire de Reyniés.

L’arrête d’autorisation est donné en septembre 1811.

Cet arrêté nous donne un aperçu de la rigueur avec laquelle sont traités les meuniers sur bateaux. Visiblement la mouture des grains n'est pas « l’industrie » dominante sur la rivière : c’est la navigation fluviale commerçante qui prime.

La position des moulin-bateaux est minutieusement arrêtée et contrôlée afin de ne pas gêner la navigation. Pour cela deux personne sont  tenues de vivre dans le moulin et de le retirer près de la rive pour libérer le passage des bateaux.

II. Le moulin à nef dans les relevés des ingénieurs

Les documents conservés au Archives de Montauban sont du plus haut intérêt. Depuis longtemps nous déplorions de n’avoir aucune présentation sûre de moulins à nef du bassin garonnais.

Le document de Montauban1 vient combler notre attente. Il nous livre sur une grande feuille l’emplacement de l’usine et un beau dessin à l’échelle 1/100 qui détaille le plan général de l’embarcation .

Ce  « carton » d’archives contient d’autres dessins d’emplacements dont un, clairement localisé et daté, montre un autre moulin-bateau sur la commune de Reyniés où le sieur Auzas a son moulin.

Apparemment, ce moulin n’est doté que d’un treuil, il sert à déplacer l’ensemble vers la rive pour mettre l’usine « hors courant ». Dans l’autre plan de la commune de Reyniés (1834) un fort « piquet 34 » est fiché dans la rive, c’est à lui qu’est amarré le moulin pour changer d’emplacement.

Devant un aussi beau document on se surprend à regretter qu’il ne dise pas plus. Cependant, tel qu’il est, c’est un témoignage, unique par sa précision, qui nous montre ce que fut un moulin à nef de la moyenne Garonne.

                                                                                             Claude RIVALS. Mars 2002

Notes bibliographiques :

Archives Départementales du Tarn-et-Garonne.

1. Service de la Navigation, canton XX. Dossier n° 3.

-Pour un examen des dispositions administratives et « politiques » harcelant les moulins-bateaux au bénéfice de la navigation fluviale (elle-même bientôt condamnée par la concurrence ferroviaire), voir Philippe Delvit, Des usines sur l’eau : les moulins flottants dans le bassin de la Garonne, Congrès régional, Cahors-Villeneuve-sur-Lot, 4-5 avril 1992, 15 pages dactylographiées, communiquées par l’auteur, que je remercie.

-Pour un aperçu plus général voir Claude Rivals, « Le moulin à nef », second des quatre fascicules formant « Le moulin, Histoire d’un patrimoine », Edition spéciale de Moulins de France F.F.A.M. 2000. En vente à la librairie de la FFAM ou par correspondance.

 

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