LES MOULINS A VENT DE SAONE-ET-LOIRE, par Jean COMBIER

Article de 6 pages, avec  photos, 1 schéma de fonctionnement du moulin à vent de Romanèche et une carte comparative des moulins à vent et à eau  de ce département.

 

D’après un recensement effectué il y a vingt-cinq ans, il subsistait alors moins de 50 moulins à vent, pour la plupart très défigurés : La plus ancienne mention d’un moulin à vent retrouvée dans un document juridique pour notre région concerne une localité des environs de Dijon (Saint-Philibert-sous-Givrey). Elle remonte à 1269, mais reste isolée. Il faut noter d’autre part, ce qui est plus surprenant que malgré l’importance des forêts locales, les charpentiers de moulins, tellement actifs en Beauce et dans les Flandres, n’exercèrent guère leur activité en Bourgogne. En Côte-d’Or, des moulins pivots à cages structurés en pans de bois analogues à ceux d’Ile-de-France, ne sont connus par des documents que dans la région comprise entre Chatillon-sur-Seine et Montbard. Ailleurs, nous avons presque toujours affaire à des moulins-tours bâtis en pierre locale.

 

Dans les régions de vignoble où les parcelles céréalières furent peu à peu plantées en vignes, les moulins perdirent leur utilité, avant la fin du XIXe siècle : la date de 1856 est donnée comme celle où le moulin à vent de Romanèche s’arrêta définitivement de tourner

 

Le terrain d’élection des moulins à vent fut en Saône-et-Loire, la côte calcaire qui s’aligne à l’ouest de Saint-Gengoux-le-National et de Châlons-sur-Saône, marqué par une vingtaine de monuments encore debout, bien que le plus souvent ruinés et plusieurs lieux dit Moulin à vent. Le style et la grande uniformité architecturale de tous ces monuments du nord de la Saône-et-Loire, hauts d’une dizaine de mètres, indiquent qu’ils sont apparus pour la plupart après la Révolution, sur un modèle type qui s’est répandu de proche en proche. Si leur forme générale plus ou moins régulièrement cylindrique et peu indicative, on retiendra comme plus caractéristique la forme conique peu pointue des toitures, la présence d’une pièce indépendante à usage spécifique au rez-de-chaussée et d’un escalier pour accéder aux pièces actives du moulin, les deux portes étant parfois placées d’une au-dessus de l’autre, comme à Romanèche, sans craindre de fragiliser le bâtiment..

Tous ces moulins à faible puissance de mouture, ne possédaient qu’une paire de meules et des rouets adaptés de taille moyenne (à 48 ou 58 alluchons). Beaucoup cessèrent de fonctionner au milieu ou la fin du XIXe siècle et pour les derniers, à la fin de la première guerre mondiale. C’est sans doute pourquoi les ailes novatrices Berton, qui exigeaient une véritable rénovation et souvent un exhaussement du moulin, n’eurent pas ici le succès qu’elles connurent dans les régions à vocation plus céréalière 

 

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