Editorial : Pourquoi une Proposition de loi (PpL)
et non pas un Projet de Loi ? par Albert Higounenc
Un
projet de Loi est proposé par le Gouvernement et notre équipe n’a pas encore
accès directement aux ministres. À l’occasion du congrès FFAM de 2017 le
gouvernement était en phase « d’atterrissage ». Une proposition de Loi est,
quant à elle, à l’initiative des parlementaires.
Pourquoi une proposition de Loi par le Sénat et non pas par l’Assemblée
Nationale ?
En mai
2017 nous avions au Congrès dans le département de l’Ain invité les
parlementaires locaux (Ain et Jura), c’est-à-dire les députés et les sénateurs.
Les députés étaient en campagne électorale donc leurs mandats arrivaient à
terme, et comme, pour la plupart, ils n’avaient pas l’assurance de leur réélection,
peu s’étaient déplacés. En ce qui concerne les sénateurs, ils étaient
renouvelables pour partie en septembre 2017. Deux sénateurs étaient présents,
Gérard Bailly qui ne se représentait pas et qui nous a défendu depuis le
Congrès du Jura et que nous remercions pour son action, en particulier en tant
que rapporteur de la Loi Montagne.
L’autre
sénateur présent Patrick Chaize, très surpris de la non application de la Loi
et du contournement de la Loi par les services de l’Etat ,nous a proposé
de nous
aider en rédigeant une proposition de Loi, plutôt que d’attendre d’hypothétiques
lois arrivant en examen et dans lesquelles nous aurions pu proposer des
amendements modifiant ou créant des articles des divers codes de l’Environnement,
de l’Energie ou des Impôts. Sénateur du groupe Les Républicains, Patrick
Chaize a obtenu le soutien de beaucoup de ses collègues pour la cosignature de
cette PpL. L’équipe FFAM en charge de ce dossier n’a pas choisi un bord
politique : en effet elle défend les moulins à eau de rivière qui sont
implantés rive gauche et rive droite mais aussi elle défend les moulins d’étang
situés en principe au centre de la digue.
Aujourd’hui
nous avons une Assemblée Nationale renouvelée aux 3/4 ou 4/5 et composée très
majoritairement de députés LREM et MODEM. Nous avons bien conscience que des
« querelles de Palais » entre les 2 assemblées et des oppositions stériles
conduiront certains parlementaires à contrer les propositions qui viennent de
l’autre rive. La réussite de cette PpL dépend donc de l’Assemblée
Nationale qui aura le « dernier mot ». C’est pourquoi il est extrêmement
important que vous sollicitiez tous vos parlementaires et plus particulièrement
les députés de la majorité actuelle pour soutenir cette PpL.
Expliquez-leur
tout simplement que ce sujet des usines hydrauliques dites « moulins » est
comme l’écologie ni de droite ni de gauche mais au centre des préoccupations
de tous nos concitoyens. Que c’est une occasion comme pour la Loi Montagne de
soutenir et voter cette PpL à une écrasante majorité. Que depuis 10 ans des
associations dites « environnementales » se sont trompées en s’attaquant
aux moulins pour les détruire en espérant sauvegarder une infime partie de
notre faune aquatique. Que c’est l’interprétation par la France des
directives Européennes qui est en cause et qu’aucun autre pays européen ne
s’est engagé dans cette aventure de la continuité écologique qui
aujourd’hui est un échec.
Je
rappelle que j’avais lancé un appel à l’occasion du congrès de l’Ain,
que j’ai renouvelé ma demande avec une parution dans le flash et également
dans la revue MDF et que je n’ai obtenu aucune réponse. J’ai déjà entendu
quelques commentaires à propos de cette PpL… Pourquoi n’y a-t-il pas des
articles plus longs et plus développés ? Tout simplement parce que nous avons
souhaité un minimum de changements pour un maximum d’efficacité et une suite
logique de l’application des différents articles du Code de l’Environnement
par exemple. J’ai même entendu que cette PpL était inutile parce que les
lois actuelles étaient suffisantes, c’est vrai en partie mais la Loi
aujourd’hui est détournée ou n’est pas appliquée. Cette PpL est une
formidable occasion pour une fois encore se faire entendre des parlementaires et
du gouvernement.