En
2017, le moulin de la Providence ,
patrimoine de la presqu’ile croisicaise fera de nouveau farine
Extrait d’un
article de deux pages avec photos d’Alain Lefèvre
Sur les 10
moulins qui ont pu exister au Croisic, seuls 2 sont encore visibles
aujourd’hui dont le Moulin de la Providence. Celui-ci constitue un véritable
patrimoine historique pour la commune. Situé sur un point haut, ouvert aux
vents, le moulin est aujourd’hui entouré de chênes de plusieurs siècles
dans le parc de Penn Avel, créé de toutes pièces à la fin du XIXe
siècle. Le moulin tour fut construit en 1841 par un meunier nommé Jean Baholet.
Sa principale période d’activité se situe entre 1841 et 1894. Abandonné à
la fin du XIXe siècle,
il est racheté par Jules Levesque, propriétaire du domaine de Penn Avel, qui
l’utilise comme remise. La tour, abandonnée se dégrade peu à peu faute
d'entretien, les ailes disparaissent et la toiture s’effondre.
Les membres de
la Société des Amis du Croisic, désireux de valoriser ce site patrimonial dès
1990, ont signé une convention avec la mairie le 12 janvier 2010. La première
phase de restauration initiée en 2011 débutera le 6 juin. Le projet consiste
à réhabiliter le moulin en le restaurant entièrement à l’identique, avec
son outillage, et en le mettant en valeur par un aménagement paysager mesuré
de la clairière dans laquelle il se trouve. Ce projet permet à l’association
d’avoir le soutien de la Fondation du Patrimoine, une convention-est signée
avec la ville du Croisic permettant le lancement d’une souscription publique
à laquelle CGPA participe.
Les travaux de
maçonnerie ont été réalisés par la société croisicaise Lamballe, ils
concernaient la structure extérieure de la tour, la réfection partielle des
joints, le dallage intérieur ainsi que la préparation d'un chemin de roulement
en béton pour recevoir le toit. Le charpentier amoulageur Croix de La
Cornouaille a réalisé la charpente à l’identique. La charpente en chêne
abrite le grand rouet en frêne fixé sur l'arbre qui entraîne le mécanisme de
mouvement des ailes sur les meules. Les alluchons, sont en cormier. Après la
pose des voliges en peuplier, la charpente est recouverte de 6 000 bardeaux de
châtaignier brut pour garantir l'imputrescibilité du matériau. La vergue est
composée d'une unique pièce de chêne de 16 m d'envergure. Les escaliers ainsi
que le plancher, capable de supporter 2 grandes meules de 1,80 m de diamètre
pesant chacune 1 800 kg, sont eux aussi en chêne. L’entreprise Croix a récupéré
les meules en région lyonnaise et les a offertes gracieusement aux Amis du
Croisic. Au premier étage, les blés versés dans la trémie par le meunier à
l'étage supérieur seront récupérés sous les meules sous forme de mouture
passée à la bluterie. La pièce accueille aussi une présentation de
l'histoire du moulin et de sa restauration. Pour lutter contre l'humidité, le
moulin doit fonctionner chaque semaine. Cette manipulation offre au public la
vision d’un moulin ailes au vent, un vrai spectacle. Il reste début 2017 à
installer les meules. On peut considérer que la rénovation est quasiment
terminée... Il aura fallu 15 ans d'efforts à la Société des amis du Croisic
pour arriver à ce résultat.
Des visites du site seront intégrées
en 2017 dans le programme des visites commentées de l'Office du tourisme et
dans les circuits de découverte de la commune. Les membres de la Société des
Amis du Croisic souhaitent désormais valoriser cet édifice en développant
notamment, à l’échelle de Cap Atlantique dans un premier temps, un circuit
qui permettrait de découvrir les différents types de moulins érigés sur ce
territoire. Cette initiative offrirait ainsi aux publics les clés de lecture nécessaires
à la compréhension de l’évolution technique et architecturale de ce
patrimoine. Un projet auquel pourrait être associé le moulin de la Falaise à
Batz-sur-Mer et celui de Kerbroué à La Turballe.