Histoire
du moulin à vent de l’Orme Thibault à Rueil
Par Dominique Lécroart-Helot, Sté
Historique de Rueil-Malmaison
Extrait d’un article d’une page
avec plan.
Le moulin à vent de l’Orme Thibault,
du nom d’un lieu-dit de Rueil, a été construit en 1643 par Pierre Cousin,
bourgeois de Paris, marchand de bois, avec la permission de la duchesse d’Aiguillon
alors « seigneur de Rueil ». Nièce du cardinal de Richelieu, elle
avait hérité du magnifique château que son oncle possédait à Rueil. La châtellenie
de Rueil, possession depuis 875 de l’importante abbaye de St Denis, avait été
rachetée par Richelieu qui se voulait seigneur de Rueil. Mais très vite, après
son décès, elle redevient possession de l’abbaye.
En 1646, la veuve de Pierre Cousin doit
payer à Mgr. Armand de Bourbon, prince de Conty, abbé de Saint Denis en
France, 48 sols parisis par an le jour de saint Martin pour avoir le droit de
propriété sur le moulin.
Selon une description de l’époque
c’est un moulin « construit en
bons moellons, sur son pivot couvert de bois, garni de ses ustensiles tournant
et travaillant avec un corps de bâtiment servant de logement au meunier :
cuisine avec fournil, deux salles ensuite, grenier au-dessus, écurie, toit à
porc. S’ajoute un autre bâtiment pavillon composé d’un salon carrelé en
pierre de liais, grand cellier ou salle à côté, cave, escalier, 2 chambres à
cheminée et cabinet au 1er. Couvert en tuiles, cour, puits couvert »
plus 80 ares de jardin et terres. Il est situé au bord du plateau dominant le
village de Rueil de près de 100m, très bien exposé à tous les vents.
Dès 1648, le curé inscrit dans son
registre le décès d’un « grand
garçon musnier trouvé mort sur le chemin de Chatou, duquel le maître
demeurant au moulin à vent de l’Orme Thibaut, ne s’est remué en façon
quelconque n’ayant pas assisté à l’enterrement. » On peut ainsi
relever les noms des meuniers dans les différents actes des registres
paroissiaux.
En 1715 apparait le nom de Leconte qui
deviendra tristement célèbre quelques années plus tard.
Jean Noël Leconte a un fils, François
Noël né en 1751 qui lui succédera comme meunier. Il se marie en 1780 et aura
5 garçons dont 2 mourront en bas âge. Sa femme décède en 1794.
Le 29 novembre 1794, la citoyenne Rose
Voland qui avait l’habitude de prendre son lait chez Leconte s’inquiète de
trouver la porte de la maison grande ouverte et personne en vue. Deux heures après
en allant « faire de l’herbe »
pour ses lapins, elle voit la même chose. Craignant un événement fâcheux en
ces temps troublés, elle descend au bourg donner l’alerte.