Il y a 76 ans… les moulins de la Loire-Inférieure

étaient découverts par Herman Webster et sa compagne

 

Texte de 4 pages avec photos  présentés par Christian Porcher, avec l’autorisation de « Mémoire de Grande-Synthe »

 

C'est dans le département de la Loire-Inférieure qu'Herman Webster et Germaine Huard visiteront le plus de moulins à vent au cours des quelque trente et une années d'enquêtes qu'ils consacreront, de 1923 à 1954, à visiter pour photographier les moulins et interroger les meuniers, qui vivaient alors les derniers moments d'une activité passée au rythme capricieux du vent.

A ceci rien d'étonnant lorsque l'on sait que parmi le recensement de 1809 il en était annoncé, selon les déclarations des maires, un total de 1 153. Une statistique du ministère de l'Industrie de 1847 en compte 1 221, en 1861 il en était recensé 1 336. Ce dernier chiffre approchant le total des moulins visités par ce couple d'enquêteurs pour toute la France !

La Loire-Inférieure figure alors dans le peloton de tête des très fortes implantations, présentant un maillage serré du territoire en moulins à vent. Seule la Vendée le dépasse jusqu'au recensement de 1860 (et la Charente-inférieure pour celui de 1809). Département industriel et rural densément peuplé de longue date, voué à la polyculture et au commerce par sa façade maritime et son débouché du grand fleuve nourricier que fut la Loire, il était certain que ce pays allait devenir un jour terre d'élection de la meunerie à vent jusqu'à ce que la concurrence très âpre avec les minoteries ne décide bientôt de leur obsolescence.

Comme on peut le déceler à la lecture de la description d'un grand nombre de ces moulins, leur équipement était très complet et élaboré : en plus des meules traditionnelles et de la bluterie à blé, on trouve ici très souvent des meules faisant le "gabourage" ou écrasement des céréales secondaires pour la nourriture animale -polyculture oblige- mais aussi dans de très nombreux moulins modernisés, un nettoyeur, un aplatisseur, des cylindres (systématiques dans les minoteries industrielles), une bluterie à sarrasin et un moteur annexe, ainsi qu'un vaste magasin construit en appentis au corps du moulin. Signe remarquable de cette course à la modernisation tout en restant fidèle à la tradition de l'utilisation du vent : l'installation d'un papillon ou moulinet d'orientation à l'arrière de la toiture pour automatiser l'orientation des ailes. A notre connaissance douze moulins en ont été équipés dans ce département.

De 1933, date de leur premier voyage dans le département, à 1954 les Webster/Huard en visiteront 197 répartis dans 79 communes : d'Ancenis à Vritz, en passant par la Chapelle des Marais, Guenrouet, Héric, Le Pin, St Gildas des Bois, Ste Pazanne... inutile de les citer tous car nous n'aurions plus de place pour présenter les plus caractéristiques d'après les notes laissées par Germaine Huard dans ses carnets.

 

 

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