Les moulins de l’Andelle

 

Article de 3 pages avec photos, par Jean-Marie Pingault

 

L'Andelle est un affluent de la rive droite de la Seine. Elle prend sa source à Serqueux, en Seine-Maritime, à côté de Forges-les-Eaux et termine son cours en se jetant dans la Seine à Pitres, en aval du barrage de Poses, dans le département de l'Eure. Son cours est de 58 km . Plusieurs affluents la rejoignent : le Héron ( 13 km ), le Crevon ( 15,5 km ), la Lieure ( 15,2 km ) et le Fouillebroc (9km). Ajoutons, en tête de bassin, un « chevelu » de six ruisseaux.

Les origines des premiers moulins sont assez mal connues, faute d'écrits ; il semblerait qu'ils apparaissent dès le VIIIe ou IXe siècle. Les premiers documents dont nous disposons proviennent presque tous des archives ecclésiastiques ; les possessions des abbayes étaient fort nombreuses dans la région, et ils s'en étaient implanté plusieurs le long de l'Andelle ou de ses affluents (Sigy-en-Bray, Mortemer, Fontaine-Guérard).  Des recensements partiels existent sous l'ancien régime; toutefois ils sont très localisés car provoqués par des litiges. Le premier recensement connu peut se faire avec la carte de l'Académie, appelée aussi carte de Cassini qui date, en gros, de la fin du XVIIIe siècle. On y dénombre 54 sites ; mais ils n'y sont pas tous. Les minutes de cette carte existent à l'IGN à Saint-Mandé et font apparaître des moulins ne figurant pas sur la carte. D'autres, dont les preuves de l'existence sont avérées, n'y figurent pas non plus (celui de Rouvray-Catillon, et celui du Roule, par exemple).

Au XIXe siècle, dans les années 1870/1880, on en dénombre plus de cent. La loi sur l'hydroélectricité de décembre 1919 ayant institué une taxe proportionnelle à la puissance, appelée « taxe de Statistiques », des états très précis répertoriaient les chutes, en 1923, 79 établissements fonctionnent encore. C'est pratiquement la même chose jusqu'en 1940. La puissance cumulée de ces 79 moulins est de plus de 3 000 CV. A noter que la puissance totale pour l'Eure, vers 1860, était de 12 000 CV.

La vallée de l'Andelle est un conservatoire de l'hydraulique, toutes les sortes de roues et de turbines étant présentes, à l'exception des turbines Pelton. Lyons-la-Forêt fut une des premières villes de France dont l'éclairage public était alimenté par une superbe turbine, qui existe toujours mais ne fonctionne plus.

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