Une
restauration exemplaire :
le
moulin de la Marquise à Moulbaix (Belgique)
Résumé d’un article de 3
pages de Jean
Bruggeman ARAM Nord – Pas-de-Calais. Au
cours des années 2005 et 2006, Jean Bruggeman a contribué à la restauration
d’un moulin à eau à Bassu dans la Marne, a la reconstruction du moulin
historique de Valmy, à la restauration des moulins à vent de Candas (80) puis
de St Pierre-le-Moutier (58) et
enfin à celui de la Marquise à Mourlbaix , en Belgique.
Le moulin daterait de 1747. Arrêté en
mai 1937, en 1942 il est rénover complètement. Le moulin possède une
paire de meules à farine de 1,65 m., une paire de meules à mouture de 1,50
m., un nettoyeur, une grande bluterie et des élévateurs. Une deuxième
restauration importante, en 1959-1960, lui donne un nouveau pivot et un nouveau maître-sommier.
Une troisième, en 1984, voit le
renouvellement, entre autres, des ailes.
Une nouvelle campagne de travaux
est envisagée dans les années 1990. Le
31 juillet 2000, une visite approfondie du moulin
permet d'établir la liste des éléments à restaurer ou à remplacer, suivi
d'un premier devis estimatif. Mais c'est la réunion du 20 avril 2001, au château
du comte d'Urssel, qui lance véritablement l'affaire.
Enfin, le 7 février 2005, nous
nous retrouvons autour d'une table pour faire le point.
La quatrième réunion est programmée le 22 février. La commune
demande que le financement de la Division du Patrimoine soit porté à 80%. Il
s'agit maintenant de lancer les avis de marché ;
au final c'est la société momentanée Dherte S.A. - Vanleene Eric qui est
retenue à l'adjudication du 6 septembre 2005.
Les démarches administratives
enfin achevées, la première réunion de chantier a lieu le 27 janvier
2006. L'entrepreneur devra soumettre son planning pour la prochaine réunion du
31 janvier
et la commune donnera son ordre de commencer les travaux. Ce sera le 3
avril. En attendant
ce sont encore des formalités administratives qui sont réglées, ainsi que des
détails techniques, type de brique,
bardeaux, panneau de chantier, etc. On
apprend que le financement est
finalement assuré à 80% par le Ministère de la Région Wallonne, 19%
par la commune et 1% par la province de Hainaut.
Le 11 avril a lieu l’enlèvement
des ailes intérieures, suivi de l'étançonnement
à l'ancienne du moulin, le tout effectués de main de maître par Eric Vanleene.
Les fouilles sont faites autour des dés pour examiner l'état
des fondations en brique, qui sont saines. A
la quatrième réunion de chantier qui se tient le même jour, le choix des matériaux est décidé. Au 18 avril, la démolition des dés en béton
est bien entamée. C'était du
solide ! L'entrepreneur propose de
remplacer les quatre liens extérieurs du piédestal par de nouveaux,
sans modification de prix, ce qui est accordé. Les quatre dés sont arasés, le
moulin n'est plus soutenu que par les
étais. Le pivot lui-même a été descendu pour pouvoir examiner son téton,
qui est en parfait état.
Les deux ailes extérieures
sont enlevées le 16 mai. Le piédestal est entièrement achevé.
Le petit rouet et les deux pignons-lanternes sont démontés en vue d'une
restauration en atelier. A la réunion du 23 mai, il est surtout débattu du
choix du bois pour la robe, et de son traitement, qui,
pour l'ARAM n'est pas nécessaire. En définitive, faute de trouver
les longueurs en mélèze, c'est du pin d'Orégon qui est choisi, non
traité.
En juillet, les bardeaux en châtaignier
commencent à couvrir la face au vent. Le moulin est ensuite
complètement entouré d'échafaudages, sécurité oblige. L'appentis est
assemblé en septembre, un poteau cornier a du être renforcé. La
toiture en bardeaux est achevée en octobre. L'échafaudage est démonté en décembre.
Les travaux se poursuivent tout l'hiver et seront
achevés au printemps 2007.
C'est un moulin quasiment neuf
que Moulbaix retrouvera, le dernier de Belgique qui fonctionne
encore régulièrement pour moudre le blé panifiable, avec un authentique meunier
passionné par son métier.