Découvrez l’Auvergne et ses moulins
Résume
d’un article de 2 pages par Ernest Monpied, membre
de l’association des Amis des moulins d’Auvergne.
Pour qui
souhaite découvrir les moulins d'Auvergne, une difficulté se présente dès
l'abord du sujet. Doit-il évoquer l'Auvergne d'avant la Révolution avec ses
confins englobant principalement sur le plan administratif le Puy-de-Dôme et le
Cantal actuels, plus quelques enclaves bourbonnaises ?
Doit-il
situer les moulins dans leur environnement géographique, donc partir des données
du réseau des rivières, des relations économiques à l'échelon des
territoires ?
Doit-on,
compte tenu de l'état des lieux actuels, de la disparition de la majeure partie
des constructions, se borner à un inventaire de ce qui peut encore motiver non
seulement des recherches historiques plus poussées sur le passé, mais aussi un
intérêt économique, social et touristique dans la perspective d'un développement
raisonné de nos territoires et dans ce cadre des structures administratives
actuelles (Puy-de-Dôme, Cantal, Allier et Haute-Loire) ?
Les
chercheurs qui se sont penchés sur un inventaire exhaustif des moulins d’Auvergne
(essentiellement depuis une trentaine d'années) ont tous été contraints de limiter leur travail à des
zones administratives ou à des bassins.
- C'est
ainsi que Michel Leymarce a pu inventorier les « Moulins
hydrauliques et à vent de la Haute-Auvergne et du Cantal » (tome
36 de la revue de la Haute-Auvergne, 1977)
- Que Jean
Canard a pu évoquer les évolutions techniques intervenues au cours des siècles
à partir d'un suivi précis dans « 500
moulins entre Besbre et Loire » (Cahiers du Musée Forézien - Mars
1980).
Que les Amis du Château de Pionsat (sous la direction de J-F. Lauvergne) ont pu en 1984, dresser, avec exposition à l'appui, l'état des lieux de ce Canton. (41 moulins inventoriés).
Que Jean
Boyer et Jacques Corrocher ont pu reconstituer avec des relevés systématiques
des vieux plans cadastraux en 1986, dans « Moulins
et meuniers du Bassin du Sichon » (Editions des Amis du Vieux Cusset),
les évolutions dans tout le secteur de la Montagne Bourbonnaise (6 cantons
touchés).
Que j'aie pu
moi-même en février 1993 publier un numéro spécial de la revue Brayauds et
Combrailles « Moulins et
Hydrauliques de la haute-Morge et moyenne ». Ce travail a été suivi
en 2004 de la plaquette « Les
Martres-sur-Morge, les anciens moulins » (Colette Teyssier et Ernest
Monpied) pour la basse-Morge et de la plaquette « Les moulins de la Sioule - Moulins de Servant et alentours ».
Ce travail a
été aussi repris et complété en septembre 2004 et en Janvier 2005 par les « Moulins
de la Morge » (Saint-Myon, Artonne, Aubiat, La Moutade) et par les « Moulins du Buron, de l'Andelot et de Toulaine »
(Canton d'Aigueperse) par l'association « Initiatives et Idées Limagne du
Nord », numéros 12 et 13 de la revue de ce nom. Toutes ces publications
ont été accompagnées d'expositions.
Jacques
Corrocher et Hugues Delaume ont
publié en 1994 « Les anciens
moulins de la Bouble » (Puy-de-Dôme et Allier) aux éditions
Monestier de Vichy.
Jean-Michel
Delaveau, en 1997, aux ateliers ACAP à Vertaizon, La Galipote, a éditer « La
Tiretaine, rivière secrète de Clermont-Ferrand » reconstituant
l'histoire complexe d'une rivière aux multiples usages hydrauliques en milieu
urbain.
Des
associations comme « L'Association des Amis du Vieux Pont-du-Château »
ou le « GRALH » (secteur d'Ambert avec les travaux de Jean-Pierre
Boithias sur les moulins) ou « Sioule et Patrimoine » (celle-ci aux
initiatives de M.M. Soulier et Combes) ne cessent d'approfondir les destins des
moulins de l'Allier moyenne, de la Sioule, du Livradois-Forez qu’enfin il
existe des plaquettes sur des moulins privés, comme
« le Moulin des Desniers » publiée en 2003.
Malgré tout cela,
un travail de recherches complémentaires s'impose pour combler les
carences de ce début de bibliographie, car il est vraisemblable que de
nombreuses autres études ont été
faites pour d'autres bassins de rivière (notamment celles des franges Sud et
Sud-Ouest de l'Auvergne.
A la base
des installations, modernisations, adaptations ou disparitions des moulins, il y
a tant des phénomènes d'ordre technique ou économique influençant les réactions
humaines qu'il convient, chaque fois que les documents ou les reconstitutions d'événements
le permettent, de saisir les raisons et les effets des accélérations d'évolution
structurelle de la meunerie. Ces analyses, s'agissant de l'Auvergne, nous
paraissent susceptibles d'apporter une multitude d'enseignements de nature à
permettre de meilleures approches dans la mise en oeuvre des politiques d'aménagement
ou de développement local ou rural.
Si on
examine la situation actuelle des sites « moulins » et dans le cadre
de perspectives de valorisation du patrimoine, il est souhaitable que
l'Association des Amis des Moulins d'Auvergne poursuive son action en faveur des
moulins à farine et aussi des autres formes d'activité, notamment les moulins
à huile (encore nombreux), des foulons (devenus rares), des carderies, voire
d'installations de biefs ou d'écluses, à tout moment menacés par les
remembrements.
Cela suppose évidemment
que les pouvoirs publics, plus spécialement les autorités régionales
s’impliquent dans un programme conséquent de réalisations aidées, dans le
cadre d'une politique précise en matière de culture scientifique et technique.