Vendée. Le moulin classé de la Roche à Fontenay-le-Comte
Résumé d’un article de 4 pages avec photos et plans
du moulin de François-Xavier Berthod, président de l’association. Pour plus
d’informations, contacter l’Association des Amis des Moulins de la
Roche. 24, impasse du moulin de la Roche 85200
Fontenay-le-Comte
Un
élément du Patrimoine Fontenaisien.
Par comparaison au petit moulin à vent
d’autrefois, la minoterie de la ROCHE à Fontenay-le-Comte constitue une étape
marquante de l’évolution des techniques de mouture au début du XXe
siècle.
A force de persuasion, M. et Mme Jacques Guillon,
propriétaires, ont su faire partager à des amis leur passion pour ce vestige
d’une époque industrielle révolue. A présent, l’association des Amis du
Moulin de la Roche, présidée par M. François-Xavier Berthod, a pris le relais
et vous invite à découvrir cette belle minoterie reconstruite en 1936, suite
à un incendie.
Parfaitement entretenue en état de marche, avec des
mécanismes étonnants et des boiseries remarquablement soignées, cette
impressionnante machinerie vous fera suivre au fil de nombreuses opérations le
cheminement du grain de blé qui devient la fine fleur de farine.
Au delà de la curiosité pour les techniques passées,
vous ne pouvez qu’être subjugué par l’extraordinaire ensemble de machines,
de poulies et de courroies, réparties sur cinq étages, qui s’articulent dans
un synchronisme parfait.
A n’en pas douter, cette découverte vous
surprendra et votre enthousiasme sera un encouragement pour les Amis du Moulin
de la Roche à poursuivre la protection de ce patrimoine exceptionnel pour en
faire un haut lieu du tourisme du Sud-Vendée, et classé à l’inventaire
supplémentaire des Monuments Historiques en septembre 2003.
Louis
MOINARD Sénateur de Vendée, Président d’honneur de l’Association des Amis
du Moulin de la Roche
L’histoire
du moulin de la Roche est connue dès 1190 lorsque le Roi Richard Cœur de Lion,
avant de partir en croisade, en fait don aux moines de l’abbaye des
Gourfailles. A la féodalité, les seigneurs du Pasty imposent à leurs sujets
le régime dit « de la banalité ». C’est-à-dire l’obligation
de venir au moulin y moudre le grain et y cuire le pain.
Trois passages de roues de moulin étaient mentionnés
dans un acte notarié du 11 juin 1605. Le troisième passage fut supprimé au
milieu du XIXe siècle afin d’implanter une machine à vapeur.
Plus près de nous, c’est en 1926 que le moulin de
la Roche est acheté par le père du propriétaire actuel. Deux roues à aubes
en assurent le fonctionnement. A l’époque, c’était une petite minoterie à
cylindres. En 1928, une
turbine est installée en remplacement des deux roues sur l’une des voûtes
anciennes.
L’électricité du moulin était fournie par une
dynamo. En 1933, un moteur diesel de 55 CV assure l’énergie venant en complément
de celle de l’eau pour l’entraînement de la minoterie.
Après l’incendie de 1935, le moulin est entièrement
reconstruit. Le bâtiment industriel que l’on connaît, construit sur cinq
niveaux, permet l’alimentation des machines par gravité en évitant la
manutention des produits et leur stockage en sacs, en attente d’une autre opération.
C’est un des premiers bâtiments industriels construit en béton armé d’une
taille importante : 25 x 10 m et 17,50 m de hauteur. Une grande partie de
la machinerie et des conduits sont en bois et les courroies de transmission en
cuir. Cet outillage en faisait à l’époque une minoterie moderne. Tout le matériel
est issu de la même maison de construction : « S.G.M. (Société Générale
Meulière) de la Ferté-sous-Jouarre ». Ce qui fait l’originalité et la
rareté de ce site aujourd’hui classé, c’est le parfait état de
fonctionnement de toutes les machines d’origine.
Après le nettoyage, la mouture peut commencer au
premier broyeur. Elle s’effectue en deux opérations : le broyage et le
convertissage.
La séparation de l’amande (semoule) et de
l’enveloppe (son) s’effectue par plusieurs passages entre deux cylindres
cannelés tournant en sen inverse sur les appareils appelés « broyeurs ».
Sur la « brosse à son », on récupère la farine attachée au son.
La réduction des semoules en fines particules s’opère
après plusieurs passages entre deux cylindres lisses tournant en sens inverse
sur les appareils appelés « claqueurs et convertisseurs », afin
d’obtenir des gruaux puis de la farine. En fin de convertissage le produit est
de moins en moins blanc et moins pur : les remoulages.
Après chaque passage sur les cylindres, la mouture
obtenue est suivie d’un blutage sur l’un des compartiments de « plansichters »
(douze tamis superposés) afin de séparer les semoules, le son, les gruaux et
la farine.
Avant son entrée dans la « chambre à farine »,
la farine de tous les passages est retamisée sur la « bluterie de sûreté ».
Sous la chambre, une « mélangeuse à rouleaux »
permet d’homogénéiser par brassage les farines, avant la mise en sacs pour
la livraison.
Après cette brève présentation de ce patrimoine
industriel, nous espérons vous avoir donné envie de visiter cette minoterie
dont trop peu sont préservées.
Le moulin de la Roche est inscrit à l’Inventaire
Supplémentaire des Monuments Historiques, arrêté DRAC /743 en date du 3
septembre 2003.