Aquitaine. La rivière Dropt et ses moulins

Résumé d’un articles de 7 pages, avec photos, plans et 1 carte double page du bassin de la rivière Dropt et localisation de ses moulins, par Pierre Bouchillou.

Pour plus d’ information : www.valléedudropt.com

Situation géographique.

La vallée du Dropt (prononcer « dro ») est située dans le Sud-Ouest de la France, au cœur du Bassin Aquitain. Le bassin versant du Dropt s’étend en Guyenne sur près de 1 500 km², du Quercy au Bordelais, d’abord entre Périgord et Agenais, puis dans le Haut Entre-deux-Mers.

La rivière du Dropt

La rivière du Dropt est un affluent de la rive droite de la Garonne, entre le Lot et la Dordogne. Le Dropt coule d’Est en Ouest, de Capdrot (« la tête du Drot » ; cap en ancien occitan désigne la tête, la source), à Caudrot (« la queue du Drot » ; coa en ancien occitan désigne l’extrémité inférieure, la queue).

Le Dropt naît au pied d’un coteau de 239 mètres d’altitude, dans un massif situé entre les grandes vallées du Lot et de la Dordogne. Dans sa première moitié il suit approximativement la ligne de séparation entre les départements de la Dordogne et du Lot-et-Garonne ; ensuite, il entre en Gironde. Sa faible dénivellation, 150 mètres pour 125 km de cours, en fait une paisible rivière de plaine, toute en méandres.

Bilan de l’état du cours d’eau.

L’absence relative de calcaires ou de grès perméables dans son bassin a de tout temps entraîné une alimentation insuffisante en eaux vives . Cette situation s’est aggravée avec le tarissement de nombreuses sources et surtout la captation aux fins d’adduction de la source de la Brame, près de Monpazier, source à très gros débit,. Vers les années 1980, des étés secs ont même asséché le lit de la rivière. Pour les besoins de l’agriculture, un aménagement exemplaire du bassin a été réalisé avec création  sur des affluents de cinq lacs-réservoirs d’une capacité totale de 15,1 millions de m3.

Aujourd’hui le Dropt est une rivière malade ; le schéma directeur de gestion des étiages cherche à remédier à cet état.

Le plaine  alluviale.

La plaine alluviale proprement dite reste de proportions modestes (largeur de l’ordre du kilomètre à mi-parcours). Le bassin versant (largeur maximale de l’ordre d’une vingtaine de km est constitué de vallonnements assez doux. La population des neuf cantons qui constituent le bassin du Dropt était en 1999 de 41 454 habitants, soit environ 27,5 h/km² (moitié de la densité de population du département du Lot-et-Garonne). L’absence de ville, même seulement « moyenne », dans le bassin du Dropt accentue le caractère rural de la région. Miramont-de-Guyenne et Eymet font figure de capitales avec respectivement 3 360 et 2 552 habitants... Les autres « centres urbains » comptent entre 1 000 et 1 500 habitants

Moulins à eau sur le cours du Dropt

L’équipement du bassin du Dropt en « moulins à eau » est considérable : moulins à blé, moulins à foulons, moulins de forges, moulins à scieries, etc…

L’ « inventaire sur les moulins à blé, de l’An II à 1809 » répertorie 44 moulins pour la partie de la vallée allant de la source à la région de Villeréal, avec 10 moulins pour la seule commune de Gaugeac ! et au moins soixante-quinze moulins, pour 66 barrages, sur le Dropt lui-même pris dans sa totalité.

Les moulins encore en activité sont rares (trois ou quatre). Dépouillés de leurs machines, la plupart ont été transformés après restauration en résidences principales ou secondaires.

Certains de ces moulins avec deux ou trois roues à cuve, très importants, étaient appelés « usines du Drot » dans les archives du XIXe siècle, particulièrement dans la basse vallée.

Plusieurs barrages (Labarthe, Loubens, Roquebrune, etc…) faisaient tourner deux moulins, un sur chaque rive (les propriétaires pouvant être différents) ; voire trois moulins : un sur chaque rive et un sur une île (Saint-Batz).

Les moulins fortifiés d’Aquitaine

Entre la Garonne et la Dordogne, le plateau de l’Entre-Deux-Mers concentre abbayes, bastides, châteaux et moulins, dont l’origine remonte au Moyen-Âge.

La région est particulièrement célèbre pour ses moulins à eau fortifiés. Leur architecture militaire des XIVe et XVe siècles, a été rendue nécessaire par la guerre de Cent Ans et la longue période de chaos traversée par cette région âprement disputée entre Français et Anglais.

Des moulins ont donc pris l’allure de forteresse avec meurtrières, galeries à mâchicoulis et échauguettes d’angle ; le plus bel exemple  sur le Dropt est celui de Bagas.

(suit dans l’article la liste et la situation des 66 moulins recensés sur le Dropt)

 

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