Nos petits moulins de Lozère, « Au fil de l'Aïgo d'Anço »,
Daniel
Vitrolles illustrations de Guy Blanc et Daniel Vitrolles
Extrait d’un article de 8 pages avec cartes et photos.
Deux
amis, membres de l’A.L.A.M. (Association Lozérienne des Amis des Moulins,
affiliée à la Fédération Française des Associations de sauvegarde des
Moulins), passionnés de patrimoine, ont décidé de présenter, à leur manière,
une partie des richesses cachées et abandonnées de leur beau pays de Lozère.
Alliant
la passion des petits moulins et la passion de la randonnée, ils ont choisi de
« suivre au fil de l’eau » certains ruisseaux emblématiques de
leur département et de faire l’inventaire des trésors cachés, ruinés ou
restaurés qui se lovent autour d’eux.
Ils
ont choisi comme point de départ le « ruisseau berceau » de
Guy, dans le nord Est du département, en Haute Margeride, terre jadis de la
mythique et meurtrière Bête du Gévaudan, terre aujourd’hui des derniers
bisons d’Europe.
Guy,
l’érudit, le poète, est né à la vue des sources du ruisseau joliment nommé
« Aïgo d’Anço » avant de devenir la rivière l’Ance (Aïgo
d’Anço = eau de l’Ance). Il se passionne pour tout ce qui a trait au
patrimoine rural, mémoire inaliénable de la vie d’antan. Daniel, bercé
depuis le biberon par le « tic-tac » du moulin familial prés de
Mende (moulin de Cénaret), est à l’aise auprès de chaque ruisseau du département.
Il s’émerveille naïvement à chaque trace de moulin, se fait mal au cœur
quand il les voit réduits en tas de cailloux et espère, encore plus naïvement,
qu’il en est encore quelques-uns qui pourraient renaître…..
Souvent
les grands défis naissent dans des paroles anodines…. C’est au détour
d’une randonnée des plus classiques devant un tas de cailloux informes que
Guy et Daniel, tels Don Quichotte et Sancho Pança, se sont lancés à la conquête
des moulins perdus….Ce tas de cailloux, sur la carte, c’était un petit
point noir avec la légende suivante : « ml ruiné » !
Il
n’en fallait pas plus à nos 2 compères pour susciter leur curiosité et leur
enthousiasme. Là où, effectivement, beaucoup ne voyaient que des pierres,
d’autres un coin sympa ombragé pas très loin d’un ruisseau, eux étaient
partis sur les chemins de l’histoire et de la nostalgie.
Nous
avons donc décidé de retrouver un maximum de nos petits moulins lozériens,
tellement importants dans les siècles passés, d’en faire un recensement, même
partiel, et de dire à nos amis qu’il faut essayer d’en sauver quelques-uns.
Je ne sais pas encore aujourd’hui ce que nous arriverons à faire, mais nous
nous sommes lancés et, même si le résultat est insignifiant, « il
n’est pas nécessaire de réussir pour entreprendre » !
En
Haute Margeride, l’Ance, est, d’après le dictionnaire, une rivière de 40,4
km de long drainant un bassin de 225 km2. Elle prend sa source dans
la commune de La Panouse, sous le col de la Croix de Bor. Elle se jette dans
l’Allier à Monistrol d’Allier et, à ce moment-là, son débit moyen est de
2,98 m3/s. Elle prend sa source aux environs de 1 475 m
d’altitude et descend jusqu’à 585 m à son confluent.