Seuils
de moulins et « Continuité écologique. ».
La politique est-elle équilibrée? parJean-Marie Pingault
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Dysfonction de la concertation à tous les niveaux administratifs
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Circulation
des poissons : contredit par le croisement des grilles d'analyse de l'ONEMA
(croisement du référentiel obstacles à l'écoulement ROE / relevés
disponibles de l'indice poissons rivière IPR)
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Analysé
par le rapport CGEDD (mars 2013), rapport initié par le cabinet sur demande
motivée de la FFAM.
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Mentionné
dans le rapport LESAGE (2013), dans le rapport du Conseil Général de l’Environnement
et du Développement Durable ou CGEDD (mars 2013) et dans le rapport LEVRAUT
(2013)
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Base
de la QPC du 23 mai 2014 sur les classements des cours d'eau au L 214-17
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Défaut de robustesse scientifique du principe de "continuité écologique" :
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Transit
sédimentaire : Les connaissances scientifiques sur ce point sont
embryonnaires et pour l'instant médiocres (Colloque Université de Limoges - 1
oct. 2014)
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Deux
études scientifiques récentes déconnectent l'incidence des seuils en rivières
de l'état des biotopes aquatiques notamment piscicoles (Van Looy et al.
IRSTEA-ONEMA 2014*, et Dahm et al 2013)
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L'état
chimique des eaux n'est jamais pris en compte dans les études
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Mise en danger des milieux, des biens et des personnes :
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Hausse
de la cinétique des crues et des risques d'inondation
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Risques
non mesurés sur le génie civil hydraulique et les bâtiments
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Relargage
de sédiments pollués
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Risque
non mesuré de circulation des espèces invasives
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Risques
non mesurés d'effets cumulés sur le bassin versant
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Incidences financières publiques et privées disproportionnées
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Arasements
privilégiés dans tous les cas de figure dont les subventions des Agences de
l’Eau peuvent aller de 80 à 100 % alors que celles pour l'équipement ne sont
que de 40 % maximum
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Insolvabilité
des collectivités et des personnes, eu égard aux montants des préconisations
des études des BE diligentées et payées par les Agences de l’Eau
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Absence
systématique de suivi scientifique et technique des effets des opérations
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Méconnaissance systématique du potentiel en énergie renouvelable :
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Destruction
sans retour d'un potentiel hydroélectrique estimé officiellement à une
tranche nucléaire (rapport Dambrine-2006, rapport de convergence Ministère-UFE
2013)
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Non
respect de la DCE sur les Énergies renouvelables
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40
à 50 000 sites existants faciles à équiper, mais carence d'information
sur cette opportunité de production d'énergie propre et renouvelable
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Disparition du 3° patrimoine de France :
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Perte
du patrimoine culturel et archéologique alors que l'énergie hydraulique a
structuré le territoire durant 2 millénaires
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Détérioration
du paysage des vallées
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Effets
indirects sur le tourisme et pratiques sociales
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Engorgement des services déconcentrés
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Constat
des agents des DDT / ONEMA de l'impossibilité de traiter des centaines de
dossiers par département dans les délais réglementaires
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Manque
de compétence de certains personnels (rapport CGEDD mars 2013)
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Lenteur
et lourdeur des procédures IOTA / Loi sur l'eau
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Ambiguïté des services centraux :
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Les
réponses aux questions orales ou écrites des parlementaires sont toujours
aussi ambiguës que similaires et ne reflètent pas la réalité de ce qui se
passe sur le terrain
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Une
"Charte des moulins" a été ordonnancée par le cabinet le 24 février
2014 et devait être mise au point paritairement avant la fin 2014 sur la base
du rapport CGEDD de mars 2013. Lors de la première, et unique, réunion du 7
juillet 2014, aucune proposition n'a été faite par les services de l'État et
les contacts avec l'ONEMA ont été interrompus unilatéralement sans
explications par cet organisme
Des
propositions ont été transmises par la FFAM le 4 mai 2012 au CGEDD qui a rendu
ses conclusions et rédigé des recommandations dans son rapport de mars 2013.
Aucune n'a actuellement été prise en compte alors même que les études
d'arasements ou dérasements se multiplient sur tout le territoire et que des
textes administratifs complexes et contraignants continuent à être publiés.
Que
peut-on déduire de cette étude
scientifique sur les barrages qui questionne les idées reçues ?
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les
seuils et barrages ont un impact nul sur la biodiversité et faible sur
l’indice de qualité piscicole (IPR) utilisé pour le rapportage de la
directive-cadre européenne sur l’eau (DCE
2000) ;
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les lois, arrêtés et plans de restauration de la
continuité écologique ont été adoptés dans la précipitation, sans base
scientifique robuste ;
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la communauté des chercheurs en hydrobiologie,
hydromorphologie et hydro-écologie gagnerait à exprimer plus fortement la
prudence et la rigueur propre à sa profession et, surtout, indispensable à la
qualité et à la légitimité de la recherche scientifique ;
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le classement très large des rivières françaises
occasionne des coûts considérables en destruction ou aménagement des
barrages, sans avantages écologiques clairement mesurés ni comparaison avec d’autres
mesures environnementales favorables à la qualité de l’eau.
Projet
de "Charte des moulins" (Charte
= accord entre deux parties, résultant d'une négociation ou d'une
concertation.)
Par courrier du 24 février 2014, le directeur de
cabinet à la DEB demandait
au CGEDD de conduire l'établissement d'une Charte des moulins, mise en œuvre
selon les recommandations de son rapport de décembre 2012 publié en mars 2013.
Dans
un document daté du 25 mars 2014, consécutif à un entretien du même jour
avec les représentants des fédérations de moulins, M. Lefèbvre, haut
fonctionnaire au CGEDD, établissait un canevas de travail intégrant tout ou
partie des recommandations du rapport, canevas devant être présenté aux
participants de la table ronde fin mai 2014.
Cette
première table ronde ne s'est tenue que le 7 juillet 2014 dans les locaux du
ministère.
Le
compte-rendu de cette réunion avait omis, semble-t-il involontairement, de
mentionner une remarque de Mme Garnier, de la DEB, dont la teneur pouvait
compromettre la concertation. Nous n'avons pas eu de réponse claire au courriel
par lequel nous nous étions étonnés de cette omission.
Les
recommandations du rapport du CGEDD étaient :
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Qualification-certification
des Bureau d’Etudes.
Le représentant de l'ONEMA avait annoncé que ce poste était en cours de mise
au point sous le contrôle de son organisme.
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Gestion
concertée et garantie des vannages à étudier systématiquement :
A ce jour, nous n'avons connaissance que d'un seul projet d'essai.
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Mise
au point d'une grille multicritère : La seule grille existante a été
actualisée par l'EPTB Sèvre-Nantaise et devrait être finalisée très
prochainement, pour incorporation dans la charte.
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Reconnaissance
des organisations représentatives des propriétaires de moulins :
Aucune proposition ni avancée sur ce point à ce jour.
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Expertise
de la pertinence de la micro et pico hydroélectricité :
Aucune mise en œuvre à ce jour.
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Partenariat
institutionnel avec l'ONEMA : Bien avant le projet de Charte, en décembre
2013, la FFAM avait conclu avec le directeur de l'action territoriale un accord
prévoyant des rencontres dans les neuf délégations régionales. Cet accord
est resté lettre morte, malgré de nombreux rappels de notre part. Dans un
courriel du 3 septembre 2014, le représentant de l'ONEMA annonçait des
propositions pour la semaine suivante. Nous attendons toujours.
Les autres recommandations concernaient
exclusivement les services de la Direction de l’Eau et de la Biodiversité ou
DEB.
En
complément, le canevas du 25 mars 2014 prévoyait :
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Approfondir
la connaissance et sa diffusion : Le partenariat avec l'ONEMA n'ayant
pas été mis en œuvre, aucune avancée n'a pu avoir lieu.
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Priorité
dans les actions à conduire en fonction de l'état des cours d'eau :
A ce jour, les données sont encore lacunaires ou indisponibles. Le représentant
de l'ONEMA en avait donné acte le 7 juillet 2014.
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Adapter
la gouvernance aux bassins et la rendre cohérente :
- La cohérence des études est encore balbutiante et souvent sujette aux
diktats des Agences de l'Eau,
commanditaires de ces études.
- La représentation des propriétaires
d'ouvrages dans les instances de la démocratie de l'eau est à ce jour
restée un vœu pieux, malgré quelques rares exceptions.
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Engagement
des fédérations de moulins : Les deux fédérations avaient devancé
cette proposition avec l'aide de l'AFEPTB en éditant un "Guide des
moulins" ayant rencontré un vif succès.
Conclusion :
Malgré nos demandes et initiatives, il n'a pas été possible de faire avancer
l'établissement de cette charte que nous continuons à appeler de nos vœux
depuis le 31 août 2011. Dans plusieurs réponses récentes à des questions de
parlementaires la Ministre a fait état du projet de Charte et d'une seconde
rencontre programmée en Septembre 2014. Cette dernière serait reportée en
janvier 2015. Parallèlement, la pression administrative dans les territoires
concernant les arasements et dérasements s’accentue et les textes législatifs
se font plus nombreux. Nous souhaitons qu'une vraie concertation s'engage pour
une politique véritablement équilibrée.
Classement des cours d’eau : une mise à jour lors de la révision des
Sdage
Les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) élaborés
en 2009 pour 6 ans doivent être mis à jour et publiés au Journal officiel
avant le 17 décembre 2015. La loi sur l’eau et les milieux aquatiques (Lema)
de 2006 a prévu une révision du classement des cours d’eau, afin de prendre
en compte les objectifs de bon état écologique fixés dans la directive cadre
sur l’eau (DCE). La loi de transition énergétique prévoit que ce classement
soit revu lors de la révision des Sdage. Les schémas, accompagnés de leurs
programmes de mesures, feront préalablement l’objet d’une consultation
publique du 19 décembre 2014 au 18 juin 2015. La révision des classements des
cours d’eau est à demander lors de la révision des SDAGE. À surveiller pour
ne pas laisser passer cette opportunité... http://m.actu-environnement.com/actualites/plte-classement-cours-eau-revision-sdage-22956.html