Moulins et production électrique

Moulins aérogénérateurs : énergie verte et préservation du Patrimoine

Le vendredi 3 décembre 2010 à Petit- Mars (44) au nord de Nantes, a eu lieu un colloque national « Moulins aérogénérateurs : énergie verte et préserva­tion du Patrimoine » « Optimal Solutions » région Pays de la Loire - filiale de EDF.

Il s’adressait aux propriétaires de moulins (particuliers, associations, collectivités et entreprises) et aux professionnels qui les réhabilitent. L’objectif étant d’échan­ger entre acteurs notamment EDF sur les nouvelles possibilités de production d’énergie des moulins à vent, d’un point de vue technique, économique et régle­mentaire et de permettre aux proprié­taires de moulins à vent de reproduire la démarche effectuée par M. Jean-Marc Auray, propriétaire du Moulin des Places sis sur la commune voisine de Saint-Mars-du-Désert (44).

La rénovation du Moulin des Places et les perspectives de développement des moulins aérogénérateurs ont été présen­tés devant une quarantaine de participants. Outre Mme Lestrade et M. Boulangé, de EDF Pays de la Loire, sont intervenus le député Serge Poignant, le délégué régional de la Fondation du patrimoine, un représentant de la DREAL, le président de la FDMF, et bien entendu Jean-Marc Auray, propriétaire du Moulin des Places. La FFAM était repré­sentée par sa présidente et son secrétaire, 7 membres des Amis des moulins de Loire- Atlantique, dont Michel Mortier du moulin de la Fée à Saint-Lyphard (44) à l’origine du projet « 100 moulins aérogénérateurs », et 4 membres des Moulins d’Anjou dont Thierry Croix. D’autres professionnels de la restauration des moulins ou de l’éner­gie étaient également présents. Dans leurs divers propos, la FFAM et la FDMF ont convenu de l’intérêt et de la potentialité de ce nouveau processus susceptible de parti­ciper à la sauvegarde de moulins à vent de France, le travail de terrain des associations existantes étant incontournable. La FFAM, qui a soutenu l’équipement du moulin de la Fée et celui du moulin des Places (cf. article dans Moulins de France n°81 de janvier 2010) adresse toutes ses félicitations à Jean-Marc Auray, propriétaire.

Jusqu’alors, seuls les gros sites de production éoliens étaient éligibles à la revente à EDF, écartant tous les petits moulins de cette hypothèse de réhabilitation économique. Ceci avait eu pour conséquence d’écarter le Moulin à vent de la possibilité de revente de son courant. Les responsables locaux des Amis des moulins ont demandé de nombreuses fois le député de Loire-Atlantique Serge Poignant, rapporteur du gouvernement sur l’énergie renouvelable, afin qu’il dépose un amendement dans ce sens, ce qu’il a fait en avril dernier. L’amendement, enfin voté, nous avons une porte ouverte à plusieurs centaines de réhabilitation à vocation économique niveau national.

Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement,dite Loi Grenelle 2 (art 89). Le député de Loire-Atlantique Serge Poignant, rapporteur du gouvernement au nom de la Commission des Affaires économiques, a fait voter - sur la demande soutenue des acteurs locaux de la FFAM - un Amendement spécifique sur la production d’électricité des moulins à vent. Après le cinquième alinéa de l’article 10 de la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité, est inséré un alinéa ainsi rédigé « 3 bis Les moulins à vent réhabilités pour la production d’électricité ». Exposé sommaire : Les moulins à vent, réhabilités selon un procédé aérogénérateur

innovant pour produire de l’électricité, ne peuvent bénéficier du tarif de rachat de l’énergie éolienne que s’ils sont situés dans une zone de développement de l’éolien. « Il convient de supprimer cette contrainte dans le cas des moulins, pour soutenir leur réhabilitation. » Le moulin des Places à Saint-Mars-du-Désert (44) va désormais bénéficier de l’obligation d’achat de l’énergie éolienne produite. A également été ajouté un article 3ter « Les moulins à eau réhabilités pour la production d’électricité »

ROANNE : CONSTRUCTION D’UNE MICRO CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE

Article de 2 pages, avec photos, de René Fessy

 

Un projet novateur pour Maïa Sonnier. Il est techniquement complexe à mettre en place, notam­ment compte tenu de la spécificité géotechnique et paysagère du site et avec la contrainte des crues de la Loire. Il prévoit l’ins­tallation de trois groupes hydroélectriques équipés de turbines Kaplan à axe horizontal. La hauteur de chute d’eau est de 3,50 m. Débit turbiné 80 m3/s, débit réservé 6,6 m3/s en dehors des turbines. La centrale en construction sera d’une puissance brute de 2,5 mW, des projets de développe­ment pour une puissance cumulée de 20 mW sont en cours. L’électricité verte ainsi produite, pendant plus des trois quarts de l’année, sera vendue à EDF pour l’usage local. La production annuelle atteindra les 7 200 mWh soit l’équivalent de près de 3 000 foyers (hors usage électrique). En comparai­son, la centrale électrique du Barrage de Villerest est d’une puissance de 58 mW, l’usine peut produire 160 gWh en année moyenne, soit environ la consommation d’une ville de 50 000 habitants.

Le barrage de la navigation de Roanne a bénéficié d’un lifting en 2005. Les trois quarts de la réhabilitation de cet ouvrage centenaire a été à charge de l’État qui a supporté les 5,5 millions € de la charge des travaux réalisés pour le compte de Voies Navigables de France. Il restait alors la réfection de la dernière travée. La troisième passe haute devant être confiée à une entreprise privée avec obligation de réaliser une micro-centrale hydroélectrique assortie d’une passe à poissons. C’est l’entreprise Maïa Sonnier de Lyon qui a remporté le marché. Compte tenu du caractère spécifique du projet et de la protection de l’environne­ment de nombreuses péripéties adminis­tratives ont accompagné l’autorisation de cette construction intervenue en 2009. Le gros oeuvre achevé, l’installation des trois turbines pourra débuter au début de l’an prochain.  Selon Blandine Bascouert, le seuil existant du barrage sur la Loire a dicté le choix

de Maïa Sonnier pour la construction de sa propre micro centrale à Roanne dont le coût avoisinera les 10 millions d’euros. La Communauté d’agglomération favorisera l’installa­tion du système permettant le comptage des poissons dans la passe prévue à cet effet. La durée de la concession pour l’exploitation est fixée à 30 ans. Roanne Energie Electrique a signé avec EDF un contrat sécurisé d’achat de la production électrique pour 20 ans.

Cette réalisation constitue une plus-value de la retenue des eaux de la Loire à Roanne au moment où certains prévoient l’effacement des seuils sur les cours d’eau. Dans le Roannais un autre exemple d’utilisa­tion de seuil est à signaler pour la production électrique de plus petite puissance. Le Moulin de Cornillon à Mably est reconverti en micro centrale hydroélectrique, ses 2 turbines atteindront une production de 60 kWh. alimen­tées cette fois par le canal de Roanne à Digoin.

 

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