Le Moulin du Coustou, à Ribouisse (Aude)
Les propriétaires sont lauréats
du Prix 2009 du Concours « Nos Moulins ont de l’avenir » organisé
par la Fondation du Patrimoine, la FFAM, la FDMF, catégorie « La
meilleure Restauration d'un moulin ».
Le
jury a été sensible à la réhabilitation à l'identique du moulin.
Cette réalisation remarquable a été menée à bien avec peu d’aides, par
des propriétaires privés, descendants des meuniers qui l’ont exploité.
Ce prix sous forme d’un chèque de 5 000
€ leur a été remis le samedi 12 septembre lors d’une cérémonie.
Contact : moulin du Coustou à Ribouisse, téléphone : 04 68 60 51 39
Ribouisse. Petite histoire du Moulin du Coustou, par Pierre Mercié (extrait)
Le nom de Coustou donné à ce moulin, provient très vraisemblablement de la petite butte sur laquelle il se dresse. En Occitan, ou Languedocien, Coustou signifie coteau. […] Voici quelques années seul restait de ce moulin en partie ruiné, le fût dépourvu de son toit et de ses ailes. A l’intérieur, abandonné aux broussailles depuis plus d’un demi-siècle, il subsistait les meules effondrées et enfouies sous une consistante couche de terre. De l’ensemble de la boiserie, il ne restait pratiquement plus rien. Malgré l’ampleur de la tâche, les propriétaires, loin de se décourager, décidèrent de restaurer ‘’leur moulin’’, assurant ainsi sa sauvegarde. Les travaux durèrent plusieurs années pendant lesquelles tout fut refait de fond en comble, si bien qu’aujourd’hui, dans un état impeccable, il peut faire de la farine comme au temps jadis, grâce à l’adresse et la persévérance de cette famille descendante de meuniers depuis cinq générations […]
A l’origine, le moulin du Coustou fut construit par Etienne Maris en 1759. Cette date est gravée à droite de la porte d’entrée sur une large pierre. Il a fonctionné jusqu’aux alentours de 1939-1940, date à laquelle Henri Maris, le dernier meunier à l’exploiter, cessa définitivement la mouture. Mais cette longue dynastie de meuniers n’avait pas encore livré sa dernière bataille. Durant l’occupation allemande de la Deuxième Guerre mondiale, elle brava les interdits en continuant de confectionner de la farine au nez et à la barbe de l’occupant afin de satisfaire les besoins de la population locale [...] Après les heures sombres de cette période délicate, qui appartiennent désormais au passé, les meules de ce vénérable moulin cessèrent de fonctionner cette fois (croyait-on), pour toujours. Cependant, c’était sans compter sur la ténacité des propriétaires actuels qui parvinrent à remettre en fonctionnement le moulin, pour le folklore et le plaisir des yeux. Aussi, aujourd’hui, en présence d’une restauration aussi remarquable, nous ne pouvons que féliciter chaleureusement les familles Maris et Massat1, qui ont œuvré avec tant de cœur et de générosité, en vue de la conservation de ‘’leur moulin’’. Typique de la région avec son fût conique et son toit à bardeaux légèrement débordant, il fait partie du patrimoine du Lauragais.