XIXèmes
Rencontres Historiques du Léon à LESNEVEN (Finistère),
Le samedi 7 octobre 2006, dans
le magnifique bâtiment du Musée du Léon (place des Trois Piliers), elles ont
rassemblé une cinquantaine de participants. Après l’allocution d’accueil
de Jean-Yves LE GOFF, Maire de Lesneven, secrétaire des Rencontres, les conférenciers
se sont succédé toute la matinée et tout l’après-midi.
Benoît
Huot, Président des Amis des moulins du Finistère, a traité des moulins du
Finistère. Après une partie très documentée sur les moulins du Finistère,
leur nombre, leur type, il a abordé les moulins à sang, les moulins à marée
et les moulins à papier, laissant ses auditeurs se reporter au compte-rendu
pour les autres chapitres de son exposé « encyclopédique ».
Annie
Bouchard, Présidente de la FFAM, expliqua ensuite l’histoire et les
perspectives du droit de l’eau en France. Symbole de vie, l’eau est un bien
précieux qui fut et reste source de conflit entre ses différents utilisateurs.
Domestiquée
depuis l’Antiquité, elle anima la majeure partie des moulins qui furent
pendant un millénaire le moteur de l’économie. Confisquée par les puissants sous
l’ancien régime, elle fut libérée avec l’abolition des privilèges mais
son usage fut aussitôt réglementé. De nombreux textes régissent
aujourd’hui le droit d’eau. Les moulins sont au cœur de ce débat. S’ils
ont perdu un temps de leur importance, ils ont gardé leurs droits et la
disparition des énergies fossiles pourrait bien leur redonner toute leur
importance.
Jacques
Beauvois, créateur de l’Écomusée de l’industrie meulière, a passionné
l’assistance par son exposé sur les productions des meules en Brie/Champagne,
et en particulier à la Ferté-sous-Jouarre qu’il a fait revivre avec un
excellent montage de diapositives. Avec beaucoup de conviction, il a retracé
les actions difficiles conduites pour que la ville de la Ferté-sous-Jouarre
donne enfin à son patrimoine meulier, unique au monde, la place qu’il mérite.
Didier
Kerdoncuff, à partir de recherches dans la région d’Irvillac, a traité des
meuniers et des moulins en Bretagne au 18e siècle : le moulin
est un outil avec trois énergies et deux métiers, la mouture du grain et le
foulage des draps ; il est aussi un lieu de vie. Le moulin est
essentiellement propriété seigneuriale, le meunier est locataire, la banalité
encadre la profession. Le meunier est pluriactif, paysan, tisserand, forgeron.
Le meunier est proche de ses contemporains, il a cependant une position sociale
différente.
Dominique
Derrien s’intéresse spécialement à l’industrie du cuir qui connaît un
fort développement en Bretagne à partir du 15e siècle et fait
appel à plusieurs dizaines de moulins à tan pour le tannage de la peau. Ce
sont les moulins « industriels » les plus nombreux, assez loin
devant les moulins à papier, les martinets et les moulins foulons.
Anne Guillou, sociologue, a expliqué que la
patrimonialisation des meuniers s’est développée rapidement très peu
d’années après le déclin des moulins. Elle est allée de pair avec celle
des moulins dont la physionomie, la structure, la richesse de la mémoire
sociale et technique séduit la population contemporaine.