Des moulins en Berry,

voyage FFAM chez les amis des moulins du Cher

 

Résumé d’un article de 3 pages, avec photos, par Sophie Hardy, Gianni Bigot, Guy Millérioux et Claudine Lajoie-Mazenc

Le département du Cher à 200 km au sud de Paris correspond à la partie Est de l’ancienne province du Berry. Ce département présente plusieurs régions naturelles fortement contrastées.

Au centre du département et couvrant une moitié de sa surface, la Champagne berrichonne est une grande plaine céréalière. Bourges se trouve au milieu de cette plaine. Les moulins furent nombreux dans ce département. Moulins à vent et à eau destinés à écraser les céréales. Cette région était également très propice à la culture du noyer et l’huile extraite des noix provenait de nombreux moulins à huile. Au début du siècle dernier on en comptait autant que de moulins à farine, c'est-à-dire 1 pour 300 à 400 habitants. Certains moulins avaient d’autres orientations, moulins pour écraser le minerai de fer, moulins à foulon…L’Association « Amis des Moulins du Cher » née en 2003, compte une trentaine de membres attachés à la sauvegarde et à la mise en valeur de ce patrimoine

Moulin à vent de Villiers

Situé dans la commune de Chassy, inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, c’est le plus vieux moulin à vent du Cher, et l’un des plus vieux de France ; il a été construit au début du 15e siècle et a fonctionné jusqu’à la guerre 14-18.

C’est un lycée technique de la région parisienne, le lycée de Montrouge, qui a refait la coiffe, et il a fallu faire appel à l’armée pour la transporter Moulin à sang de Pesselières[i]

Situé dans la commune de Jalognes, canton de Sancerre, ce moulin à huile de noix (mais aussi noisettes, colza, moutarde, œillette…) appartient à la famille Millérioux depuis 200 ans.

Les noyers de la place du village, la place de Pesselières, sont attribués chaque année aux enchères, et ceux qui remportent les enchères doivent ramasser les noix Animé par un cheval jusque dans les années 30, le moulin a été électrifié par la suite. Il travaille à façon, les clients apportent leurs cerneaux et repartent avec l’huile extraite de ces cerneaux.

[1] Guy Millérioux est passionné par le noyer mais aussi par l'olivier. Il souhaite créer un jumelage avec un moulin à huile d'olive  traditionnel dans le Sud de la France et son moulin à noix et noisettes au coeur de la France. Son objectif, outre le partage d'une passion,  est de montrer à ses clients berrichons les méthodes de travail des artisans huiliers du sud de la France et de promouvoir les liens sociaux et économiques entre différents moulins à huile de France. L'échange de produits est envisageable, qu'il s'agisse d' huiles ou d' articles dérivés de la noix, de l'olive, du noyer et de l'olivier. Vous êtes huilier ou vous connaissez un moulin à huile d'olive traditionnel qui pourrait être intéressé par ce jumelage, vous pouvez contacter la FFAM ou Guy Millérioux au 02 48 72 90 12..

Moulin de Récy et du Sancerrois à Vinon

Ce moulin est une meunerie maintenue en activité par le travail et la passion de Maurice Guériaux, dit « Maître Jean », seul aux commandes de ce vaste orchestre de machines qui court sur cinq étages, seul pour assurer le fonctionnement et l’entretien, autant dire qu’il est véritablement au four et au moulin !

Moulin à eau de Fricambault

 Situé à Sury-en-Vaux, ce moulin est en état de fonctionner grâce à Guy Vattan. Nous avons ainsi eu le plaisir de voir, et d’entendre, tourner la roue de soixante augets, remontée à l’identique avec la coopération d’un menuisier allemand, ainsi que les meules, bluteries, tamis, élévateur à godets, nettoyeur à blé, monte-sac…Sans oublier le bélier hydraulique, d’époque.

Moulin à eau de Tirepeine

Situé en Pays-Fort, sur la commune de Subligny, ce moulin à farine est le quatrième des huit moulins de la Salereine (8 km), affluent de la Grande Sauldre, dans un superbe décor champêtre.Mentionné pour la première fois en 1458, il était sans doute le plus important localement de par la longueur de son bief (1 km) et la hauteur de la chute ainsi créée (4m50) ; en 1770, le bâtiment est « modernisé » : il est rehaussé d’un étage afin d’y installer une bluterie ; vers 1870, la machinerie actuelle a été installée, une seule roue permettant de faire travailler trois paires de meules (en 1791 le moulin est représenté avec deux roues). Le moulin n’a pas été démonté et est resté quasiment intact, hormis la roue qui manque encore ; construit en grès ferrugineux extrait à quelques centaines de mètres et recouvert de petites tuiles plates, le bâtiment du moulin séparé du logement du meunier est divisé en trois niveaux, dont deux sont de plain-pied : le rez-de-chaussée abrite la machinerie, le second la chambre des meules, le dernier est un grenier avec le blutoir. Le système hydraulique a été remis en état grâce au labeur des époux Jandelle : bief, pêcherie, vivier, empellements et déversoir.

Aujourd’hui, le moulin abrite un poney-club.

Moulin à eau de la Chappe

Située sur l’île de l’Auron, au cœur de Bourges, cette meunerie en activité nous a été ouverte par la famille Grosbois. Même si le moulin fonctionne depuis 1975 à l’électricité, on peut encore voir la roue de sept mètres de diamètre qui actionnait quatre paires de meules.

Moulin à eau saint Paul

Ce moulin a été sauvé par l’association « Notre Berry ». Il abrite les nombreuses activités de cette association, comme une exposition d’outils et d’objets touchant aux moulins, de costumes traditionnels, de photographies anciennes, la sauvegarde et la pratique de danses traditionnelles.

le moulin à eau d’Angibault

Construite sur la Vauvre (affluent de l’Indre, 22 moulins sur 24 km) au milieu de sept hectares de chênaie, en 1473, cette meunerie a été abandonnée pendant trois siècles, et reconstruite au 17e puis au 18e siècle. La roue de 32 aubes mesure 4m90 de diamètre.

Ce moulin est célèbre grâce au roman de notre écrivaine régionale George Sand, Le Meunier d’Angibault. C’est maintenant un musée retraçant l’histoire des moulins, du Berry, de George Sand..

1tr04n57