Hommage à André
Gaucheron,
Résumé d’un article de 3
pages, avec photos, de Roland Agrech, ancien président de la FFAM
C’est par la lecture du Monde du vendredi 30 septembre
que ses nombreux amis, et relations internationales ont appris la nouvelle de
son décès. André GAUCHERON est né le 23 juin 1916 à Guillonville (28) en
Beauce. Il est décédé le 28 septembre 2005.
Famille ascendante
Son arrière-grand-père,
Charles Gaucheron, était meunier-boulanger à Terminiers en Beauce. Son grand-père,
Léon, s’occupait de la boulangerie dans le même village. C’est ainsi
qu’il à passé une partie
de son enfance à la campagne. Son
père, Charles, était directeur d’école à Chartres. Il avait était mobilisé
en 14 pour la bataille de la Marne où il avait était blessé ; sa mère,
Rose, était institutrice. Ils ont eu 2 enfants André et Jacques.
C’est à Chartres qu’il fait
ses études jusqu’au bac, obtenu en 1934. Etant pupille de la nation, (son père
était mutilé de guerre), il a pu poursuivre ses études supérieures au lycée
Henry IV à Paris, pendant trois ans en classes préparatoires. Après des études
en lettres classiques et en anglais,
il obtient son professorat en 1939 et après l’agrégation d’anglais il
poursuit son cursus à la Colfe’s Grammar School de Londres.
Il est nommé au collège
moderne de Châtillon sur Chalaronne (Ain) en 1941 puis au collège d’Aix en
Provence en 1942 et enfin au lycée Tiers, à Marseille en 1943.
Mobilisé en tant que
sursitaire en 1939, il fait mon service
militaire à Fontainebleau en tant qu’élève aspirant
(E.O.R), démobilisé le 29 juin 1940 il est nommé professeur à Chatillon puis
à Aix en Provence et enfin Marseille où il
participe à la résistance.. « Je faisais partie d’un groupe qui
s’est appelé plus tard les M.U.R.
(Mouvement Uni de la Résistance). J’ai alors assuré la publication du
journal clandestin « Provence libre »et la rédaction du « Marseillais »
clandestin devenu depuis le « Provençal »,
En 1944, notre réseau, décapité,
s’est arrêté et
j’ai quitté sur-le-champ Marseille pour la région de Lurs où il y
avait des maquis d’étudiants. Je me déplaçais à vélo avec des documents
cachés dans le guidon. A cette période, Rose, mon épouse me suivait dans mes
déplacements. Elle attendait un enfant et
pour l’accouchement, malheureusement le
médecin du village venait d’être fusillé par les Allemands, en représailles,
avec le conseil municipal de Lurs. C’est une femme du village qui à fait
office de sage–femme. C’est ainsi qu’est née Annette,
notre première enfant.
Devenu chef départemental
de la section des jeunes du M.L.N. (organisation résistance des jeunes ouvriers
et étudiants) j’ai organisé un certain nombre de maquis dans la région de
Lurs. A la suite de l’arrestation d’un certain nombre de camarades, je me
suis retrouvé chef régional des jeunes du M.L.N. »
Sa
carrière
Après le débarquement
dans le sud de la France, il est désigné comme délégué régional à
l’information à Marseille. Il a
assumé cette fonction jusqu’en décembre 1945.
En janvier 1946 il
entre au service de l’Organisation des Nations Unies en Angleterre
comme traducteur pour la première partie de la première session de l’assemblée
générale.
En mars 1946, il est nommé
traducteur puis interprète aux Nations
Unies à New-York. En septembre 1949 il est nommé interprète auprès de l’Office
Européen des Nations Unies, à Genève. Puis en août 1951 il est détaché à
Beyrouth par les nations unies auprès de l’Office de Secours et de Travaux
des nations Unies pour les Réfugiés de la Palestine dans le Moyen-Orient en
temps que chef de la section linguistique. En août 1953 il revient à Genève
puis entre à L’O.C.D.E. Ses différentes missions l’amènèrent à
sillonner le monde et il en
ramènera de fabuleux souvenir de voyage. En 1957 il participe à la fondation
dans le cadre de l’Université de Paris, de l’Ecole Supérieure d’Interprètes
et de Traducteurs.
Ses passions
Il aimait la littérature classique et moderne, les techniques et les sciences, l’art dans toutes ses diversités ; les traditions populaires, les arts premiers, la magie des masques africains, les statues primitives et bouddhistes étaient ses objets familiers, l’art contemporain, la peinture, la photo, le théâtre, le cinéma, l’opéra, nourrissait son besoin de culture.
La photo était sa passion.
Il aimait la Beauce et prenait plaisir à photographier ses paysages, ses
hommes mes aussi son patrimoine, un jour, dans
le champ de son appareil, il photographia un moulin qui tombait en ruine. Il
prend alors conscience que le patrimoine des moulins disparaît et il va,
avec des amis, sauver le moulin d’Ymonville en
fondant sa première association de moulin. Cette restauration reçoit le prix
chef d’œuvre en péril en 1966.