Canada – A la découverte des moulins à vent du Québec.

 

Résumé d’un article de 3 pages, avec photos, de Bernard Sauldubois.

La colonisation Québécoise a commencé sur les bords du Saint-Laurent. A l’époque, les routes étaient inexistantes et la circulation se faisait par le fleuve. Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, les concessions faites aux seigneurs et les lots attribués aux censitaires, l’étaient à partir du fleuve. Entre Montréal et Québec, les terres sont plates et les rives peu accidentées. Ce n’est qu’autour de Québec et au-delà que l’on trouve des rives escarpées. C’est sans doute pourquoi, les premiers moulins construits dans ce noyau de la colonisation furent des moulins à vent. Ceux-ci moins coûteux à construire furent sans doute suffisants pour la population peu nombreuse des origines du peuplement.

Quand le visiteur arrive en vue d’un moulin à vent québécois, quand il rentre à l’intérieur, on n’est pas dépaysé, tant il ressemble à nos petits moulins à vent français. Une tour de pierre de diamètre modeste, 5 mètres extérieur, 3 mètres intérieur environ, une hauteur de 6 à 7 mètres de murs, surmontés d’un toit très pointu, orientable avec un givre et portant des ailes à râteaux dissymétriques. La partie de l’aile proche de l’arbre est équipée d’une planche fixe qui permet de réduire la surface de la toile. Á l’intérieur, une seule paire de meules, munie d’une archure massive et d’une trémie ouvragée. Le grand rouet en bois engrène sur une lanterne ou sur un engrenage en fonte très massif et rustique, comme dans les moulins à eau. Les meules sont des meules de carreaux de silex le plus souvent venues de France. Il existe, au Québec, au moins un exemplaire de moulin à vent anglais, à Lasalle, près de Montréal.

Les Moulins de l'Ile-aux-Coudres

L'île-aux-Coudres doit son nom à Jacques Cartier qui mouilla dans la Baie de la Prairie le 6 septembre 1535 lors de son deuxième voyage. Il écrit "et entre aultres, il y a plusieurs couldres franches que nous treuvasmes fort chargées de nozilles aussi grosses et de meilleure saveur que les nostres mais ung peu plus dures et pour ce, la nommasmes l'isle es couldres".

A la pointe sud de l'île, face au Saint-Laurent, deux moulins, un à vent et un à eau, tout proche l'un de l'autre, forment un ensemble unique et le plus célèbre du Québec.

Les moulins à vent existants ne suffisant pas à la tâche, une soixantaine d'insulaires supplient leur seigneur, le Séminaire de Québec, de leur construire un moulin à eau. Après neuf longues années le Séminaire accepte enfin. Il est construit sur la rivière Rouge, par Alexis TREMBLAY. Le résultat devait s'avérer décevant. Le moulin s'arrêtait de plus en plus souvent, à cause de l'envasement de ses canalisations en eaux. Malgré beaucoup d'opposition, Thomas TREMBLAY obtint l'autorisation de construire un moulin à vent qui fut achevé à l'automne 1836.

Le moulin à vent, construit en 1836, est de type français, avec une tour cylindrique abritant le mécanisme à une seule paire de meules. Il fonctionne mais le moulin n'est pas "en opération".

C'est le moulin à eau, construit en 1825 qui produit de la farine.

La grande roue à augets sur le pignon à l'intérieur du bâtiment entraîne une paire de meules et un bluteau à quatre portes, par un mécanisme assez compliqué d'engrenages et de poulies. La roue est alimentée par une dalle en bois de plusieurs dizaines de mètres qui s'alimente dans une retenue de la rivière. Le meunier moud du blé et du sarrasin. Le moulin possède un four à pain opérationnel. Un bâtiment ayant servi de forge, a été transformé en boutique de vente.

Classés monuments historiques au début des années 1960, ils ont été restaurés et ouverts au public en 1982.

Le site, très touristique, reçoit chaque année plus de 300 000 visiteurs. C’est sans aucun doute le site molinologique le plus célèbre du Québec.

Contact : Les Moulins de l'Isle-aux-Coudres, 247 chemin du moulin, L'isle-aux-Coudres (Québec), G0A 1X0 Tél. ET FAX : 001 (418) 438-2184, Site Internet : www.charlevoix.qc.ca/moulins

Moulin à vent de l'Île Perrot

Située au confluent de la rivière de Outaouais et du Saint-Laurent, l'Île Perrot (11 x 5 km), il fut concédée en 1672 à François PERROT, Gouverneur de Montréal et capitaine du Régiment d'Auvergne. Emplacement stratégique qu'il utilisa pour le commerce illicite des fourrures et de l'alcool avec les Amérindiens.

En 1703, elle est acquise par Joseph TROTTIER, Sieur DESRUISSEAUX qui la défriche et y cultive le blé. Il construit un manoir et un moulin à blé sur son domaine, qui prend le nom de "domaine de la pointe du moulin (45 k de Montréal par l'autoroute N 20).

Le moulin à vent se situe à l'extrême pointe de l'île dans un cadre d'arbres de toute nature. C'est un moulin de pierre, de type européen, à ailes à toiles de 16 m d'envergure et guivre de mise au vent. Le mécanisme est classique, c'est le seul moulin à vent qui fabrique régulièrement de la farine au Québec.

Le domaine de la Pointe du Moulin est la propriété du Ministère de la Culture du Gouvernement du Québec. Un "Centre d'Interprétation" y fut installé à la fin des années 1970. Il présente une exposition et des films sur le système des seigneuries, les cultures traditionnelles et l'exploitation des terres. A noter le remarquable "moulin des enfants" qui explique la chaîne blé farine. Imaginé, il y a plus de 20 ans par Paul, cet ensemble n'a rien perdu de sa fraîcheur et constitue un modèle très intéressant. Dès l'entrée, le visiteur peut s'initier à la reconnaissance de différentes sortes de céréales, blé, orge, avoine, sarrasin, présenté en gerbettes et en grains. Il peut faire fonctionner un mécanisme de moulin à vent avec ses ailes, son arbre moteur, son rouet sa lanterne son gros fer et ses meules. Sur un curieux ensemble qui permet de visualiser le trajet du grain entre les deux meules : à partir de grosses boules figurant le grain, la machine délivre des petites boules blanches et brunes représentant la farine et le son. Selon Carole LABELLE, la responsable, le centre reçoit 75.000 visiteurs.

Le moulin à vent de Grondines

Grondines est un petit village sur la rive nord du Saint-Laurent, à peu près à mi-chemin entre Trois-Rivières et Québec. Selon Gilles et Gérald DESCHÊNE, le Moulin à vent de Grondines est vieux de plus de trois siècles. Le contrat de construction fut signé le 19 septembre 1674, par devant Romain BECQUET. Les Hospitalières de l’Hôtel Dieu de Québec confièrent les travaux à Pierre MERCEREAU, charpentier-amoulageur qui le termina le 13 septembre 1675. Son premier meunier fut le maître-meunier Gilles MASSON.

On ignore à quel époque les ailes cessèrent de tourner, mais au début du XXe siècle, il tombait déjà en ruine, comme en témoignent quelques rares photographies. En octobre 1912, le gouvernement canadien achète les ruines du moulin – comme celles de beaucoup d’autres – et transforme la tour en phare de signalisation pour la navigation sur le Saint-Laurent, ce qui entraîne sa transformation et sa dénaturation complète.

Depuis juin 1972, le moulin appartient à la municipalité de Grondines. Il n’a plus ni ailes ni mécanisme, mais il est soigneusement entretenu. On a fêté le tricentenaire du moulin en 1974. Il est dommage que personne n’ait penser à restaurer le moulin pour cette circonstance.

Le moulin Fleming,

C’est le seul moulin de Montréal et le seul moulin à vent de style anglais du Québec. C'est un gros moulin avec balcon. Il fait face à l’immensité du Saint-Laurent et est muni d'un impressionnant système de mise au vent actionné du balcon par une chaîne.


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