Malte – Les moulins de l’île de Gozo.

 

Résumé d’un article de 3 pages avec photos, de Patrick Dumoulin.

L’archipel de Malte, au cœur de la Méditerranée, trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Europe, est a égale distance de Gibraltar et de l’isthme de Suez. Sur ces 316 km2, toute l’histoire du bassin méditerranéen y est rassemblée, temples préhistoriques, villes médiévales fortifiées par les Arabes, palais des Chevaliers des Ordres militaires ou cicatrices de la Seconde Guerre Mondiale.

Sous domination arabe, il faut attendre 1090 pour que la Chrétienté reconquiert cette terre. Le « maltais » témoigne encore de cette période. C’est la seule langue d’origine sémitique qui s’écrit en caractère latin. L’archipel bénéficiant d’un régime de vents favorables, les Maltais ont pu  implanter des moulins à vent. Environ 12 moulins destinés à moudre le blé furent édifiés principalement par Cottoner, Grand Maître de l’ordre de Saint-Jean au XVIIème siècle, puis  par les Chevaliers de l’Ordre de Malte.

Il n’y a sur Malte, île calcaire, ni rivière, ni montagne, ni forêt. Le paysage se caractérise par des collines plutôt arides et des cultures en terrasse. Quatre moulins sont sur cette île, deux à l’extrémité orientale de Mosta et un à la sortie de Mosta, à droite de la route de Balzan. Le quatrième est au centre de la petite ville de Birkirkara.

Le sol de Gozo (67 km²) étant plus fertile que celui de l’île de Malte, l’agriculture a pu s’y développer et des moulins furent édifiés, à Xaghara et entre Birbuba et Victoria. Sur les deux autres îles existent également des vestiges de tours

Aujourd’hui, beaucoup de ces moulins, qui ont une certaine similitude avec ceux de Majorque, sont en ruines. Ils ont tous été construits sur le même schéma, une tour circulaire dominant une cave quadrangulaire. Seul le moulin de Xewkija, à mi-chemin de Victoria et Mgarr, sur l’île de Gozo, repose sur une base octogonale. Chacun des huit côtés correspondant au huit points d’un compas et aux vents principaux. Sur la tour repose la partie mobile du moulin qui supporte six ailes.

Deux autres moulins sont encore occupés. L’un est une propriété privée, l’autre est un musée. A Xaghra, on peut visiter le moulin de Ta’kola. Il est parfaitement conservé. Les ailes tournent, le mécanisme a été entièrement déposé, vérifié puis remonté. Il a été construit en 1725 par le Grand Maître de l’Ordre Manoel de Vilhena. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il fut mis à contribution pour subvenir aux besoins de la population et éviter la famine.

Au rez-de-chaussée, la visite commence par une exposition de vieux outils et de quelques objets du folklore maltais. La première partie du moulin, la cave, était le lieu de réception des sacs de blé et de stockage des sacs de farine. Au premier étage, on découvrira le logement du meunier. C’est un espace assez vaste avec chambre et cuisine. Puis, par un escalier de pierre courant le long du mur ; on atteint la partie haute du moulin où se trouve la machinerie et les meules. Les sacs de blé sont montés à l’aide d’un treuil situé au rez-de-chaussée. L’espace est exigu et la surface au sol est principalement occupée par les meules. Des « agrafes » permettent de rendre solidaire la partie mobile, toiture et ailes, des murs  de la tour, lorsque l’orientation des ailes a été choisie.

Les visiteurs curieux, en vacances comme moi, regretteront l’absence à l’intérieur d’explications tant historiques que techniques, sur ces moulins bien spécifiques.

(présentation de photos en page « sommaire du site »

 


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