Orne - Le Moulin du SAP-ANDRE
un exemple de
restauration de roue à auget
Résumé d’un article de 3 pages avec photos et
plans cotés de la roue construite, par Bernard LEPRËTRE
Un peu
d’histoire
Dans l’Orne, le petit village du Sap-André, situé
entre l’Aigle et Gacé, un peu au dessus de la route départementale 13
existait déjà au Xe siècle.
Le moulin du Sap-André fonctionna et participa
activement à la vie du village. La recherche, de son histoire et de ses
origines, permet de retrouver les événements importants qui ont jalonné la
vie du Sap-André et de ses
environs.
Il serait donc dommage d’oublier un pareil outil, même
aussi banal, lieu de rencontre et de colportage, qui a connu de nombreux
meuniers, visiteurs, clients, propriétaires et nobles seigneurs hauts
justiciers
Le
moulin du Sap-André ne fut pas construit directement sur le lit de la petite
rivière Guiel. Un détournement de toute la rivière, fut réalisé
manuellement, peut être par les hommes de la paroisse, aujourd’hui village.
Ils ont permis ainsi de créer une
alimentation par le dessus de la ou des roues.
Sur les 14 moulins construits le long des 22 kilomètres
du cours de la Guiel, seuls les moulins, du Noyer Ménard (existant en 1261) et
du Sap-André possèdent toujours une
chute importante.
Vue d'ensemble de la roue. Construction entièrement métallique, préfabriquée en usine avec montage sur le site de l'arbre existant.
Restauration du
moulin - Construction d’une nouvelle roue.
Je n’ai pas envisagé la reconstruction bois à
l’identique, même si avec les deux meules de 2,15 mètres de diamètre,
datant probablement du début du XIXe siècle, toujours visibles sur
le site, l’arrivée d’un élément « en matériau moderne, le fer »
risquait de jurer !.mais ma décision était prise.
Depuis Juin 2003, le moulin du Sap-André possède
une nouvelle roue à augets, de 3,50 m de diamètre, de 0,75 m de largeur, de
construction entièrement métallique et qui tourne parfaitement bien..
La nouvelle roue a été entièrement réalisée en
acier, par un artisan métallier de la région du Sap-André, à partir des
plans conçus et élaborés par moi-même.
Elle a été préfabriquée en usine pour être
ensuite montée, comme un « mécano ».
La roue préalablement assemblée en atelier, a été
enfin démontée, sablée, pour recevoir une peinture époxy
et livrée sur au moulin.
Le poids de chaque pièce, le plus réduit possible,
a permis une manutention sur place manuelle et aisée.
Le montage a été effectué par mes soins, aidé de
mon fils, en respectant l’ordre d’assemblage suivant:
·
Montage
du fourreau octogonal constitué de deux demi coquilles, placées sur l’axe de
roue, en chêne, existant.
Pièces réalisées en tôle d’acier épaisseur 5
mm, cotes intérieures entre faces de l’octogone 390 mm. Assemblage et serrage
des deux coquilles par boulonnage.
·
Montage
de deux croix en fer UPN de 120/55/7, constituées chacune de 2 fers en un seul
tenant de 3,5 m de long, et de deux fers en plusieurs parties boulonnées sur
les fers précédents.
·
Montage
de 8 caissons courbes de roue, identiques. Les rives sont réalisées en tôle
de 8 mm d’épaisseur et le fond en 5 mm. Les tôles sont assemblées entre
elles par soudure d’angle.
Quatre des huit caissons sont assemblés sur la croix
par boulonnage.
Une fois les 4 premiers caissons de roue mis en place
et fixés sur les deux croix, les caissons intermédiaires sont liaisonnés par
boulonnage aux caissons précédents sur des plats en acier, préalablement soudés
d’un côté sur caisson et percés de l’autre.
·
Montage
de 32 aubes identiques. Chaque aube est réalisée en tôle de 2 mm, avec différents
bords tombés permettant sa liaison sur les caissons. Un pli raidisseur est réalisé
en tête d’aube. L’implantation des aubes par le métallier, dans les
caissons, doit être très rigoureuse, pour ne pas altérer l’équilibre de la
roue. Tous les trous de liaison ont été pré-percés en usine, avec tous les
jeux nécessaires. Chaque aube est boulonnée sur les flancs et le fond des
caissons de roue.
J’espère pouvoir produire bientôt avec, quelques
kilowatts, dès que le couplage avec
un générateur sera effectué
Bernard LEPRËTRE,
propriétaire
du moulin de Sap-André - Aram Basse-Normand